Depuis peu, vous disposez des comptes de votre exercice 2017. Ils vont permettre à votre expert-comptable de remplir vos obligations fiscales et de déclarer à l’administration votre résultat. Mais leur utilité va bien au-delà de ces aspects déclaratifs. Les comptes vous offrent avant tout la possibilité d’analyser votre performance 2017, puis de la communiquer et de la décrypter à votre partenaire financier, votre banquier.
Les comptes qui vous ont été remis sont composés de trois documents : le compte de résultat, le bilan et l’annexe. C’est le compte de résultat qui mesure la performance réalisée par votre entreprise durant cet exercice.
Comment est déterminé le résultat ?
Le compte de résultat fait à la fois apparaître ce que votre entreprise a produit en 2017, c’est-à-dire son chiffre d’affaires, et ce qu’elle a consommé, c’est-à-dire ses charges. Ces consommations pouvant être de nature très différente. Il peut s’agir notamment d’achats de matières premières ou de marchandises à revendre, de frais de personnel ou de frais financiers. Et de la différence entre son chiffre d’affaires et l’ensemble de ses charges découle le résultat net réalisé par votre entreprise.
La structure de votre résultat
L’examen de votre compte de résultat vous permet donc de déterminer la performance accomplie par votre entreprise. Mais vous devez affiner votre analyse, car cette performance peut découler de l’activité même de votre entreprise, de sa situation financière ou d’éléments exceptionnels. Ainsi, une perte importante n’aura pas du tout la même signification si elle est due à la destruction d’un bien par une tempête (événement exceptionnel) ou si elle est associée à une forte baisse de la marge commerciale (liée à l’exploitation).
Il est donc important de bien savoir analyser la composition de votre compte de résultat, qui est divisé en trois parties :
C’est le cumul de ces trois résultats, diminué de l’impôt sur les sociétés, qui détermine le bénéfice net comptable ou la perte de l’exercice
Affinez votre analyse !
Pour favoriser une meilleure analyse, le compte de résultat est stratifié en différents niveaux intermédiaires, appelés soldes intermédiaires de gestion. Voici les principaux indicateurs à analyser :
LES SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION | |
CHIFFRE D’AFFAIRES | |
– Achats de marchandises | – Achats consommés |
MARGE COMMERCIALE | MARGE SUR PRODUCTION |
= MARGE BRUTE TOTALE |
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= VALEUR AJOUTÉE |
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= EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION |
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= RÉSULTAT D’EXPLOITATION |
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= RÉSULTAT COURANT |
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= RÉSULTAT NET |
Pour une bonne analyse, il est, par ailleurs, indispensable de vous référer à la présentation pluriannuelle de vos données comptables.
Cette présentation pluriannuelle permet de mettre en évidence l’évolution de chaque poste et sa contribution positive ou négative dans l’élaboration du résultat.
Dans le même ordre d’idées, le poids en pourcentage du chiffre d’affaires de certains postes est un indicateur important. Par exemple, le taux de marge globale sera souvent plus intéressant à analyser que la progression en valeur absolue de cette marge. De même, au niveau de chacune des charges, il est plus pertinent de mesurer leur évolution par rapport au niveau d’activité. Ainsi, le ratio frais de personnel sur chiffre d’affaires et son évolution d’une année sur l’autre permettent d’analyser l’évolution du niveau de productivité de l’entreprise.
Interpréter et comprendre vos comptes est indispensable, mais pas suffisant. Vous devez également communiquer sur votre performance, notamment la présenter et l’expliquer à votre banquier afin qu’il réponde présent lorsque vous aurez besoin de lui. Cette démarche est importante, car elle vous permet de créer et de maintenir un climat de confiance entre vous et lui. En pratique, elle se déroule en trois étapes.
1re étape : prenez rendez-vous avec votre banquier
Dans les jours qui suivent l’établissement de vos comptes, prenez rendez-vous avec votre banquier. Et surtout préparez ce rendez-vous en prévoyant la façon dont vous présenterez votre performance 2017 et la situation financière de votre entreprise. Sans oublier, avant la date convenue, de lui transmettre vos comptes annuels et vos données prévisionnelles afin qu’il puisse, lui aussi, préparer cette entrevue.
2e étape : recevez-le dans votre entreprise
Recevez votre banquier dans votre entreprise afin qu’il puisse mieux l’appréhender, qu’il fasse connaissance avec vos collaborateurs, qu’il visite vos installations et découvre vos produits. Chez vous, il sera plus disponible. Au cours de cet entretien, vous lui rappellerez les caractéristiques de votre activité, le positionnement de votre entreprise dans son secteur, ses moyens, mais aussi toutes les mesures prises ou envisagées pour faire face à la situation économique.
3e étape : présentez-lui vos comptes
Lors de cette rencontre, vous serez amené à lui commenter certains indicateurs clés. Vous évoquerez notamment avec lui :
Encore une fois, pensez à compléter cette analyse par une explication détaillée de vos documents prévisionnels.
Et attention, sachez que votre banquier sera particulièrement attentif à l’équilibre de votre bilan et vérifiera que vous avez bien financé vos actifs immobilisés avec des capitaux mis durablement à la disposition de votre entreprise.
Quelques conseils de bon sens
Pour réussir votre rendez-vous, soyez clair et veillez à ne pas noyer votre interlocuteur dans des détails et surtout à ne pas donner l’impression que vous cachez quelque chose. Montrez votre volonté de transparence et votre capacité d’anticipation. Et à toute question du banquier, vous devez apporter une réponse. Si celle-ci n’est pas immédiate, notez la question et prenez soin d’envoyer à votre interlocuteur un petit courriel d’explication dans les plus brefs délais.
Et la présence de votre expert-comptable à vos côtés sera un « plus » professionnel pour préparer l’entrevue avec votre banquier et, si vous le souhaitez, pour vous accompagner dans la présentation de vos comptes.
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