Internship4U : le facilitateur de stages à l’étranger

Faire en sorte qu’effectuer un stage à l’étranger ne soit pas un parcours du combattant, c’est l’objectif que se sont fixé trois étudiants en créant Internship4U. Par la même occasion, ils aident les entreprises à trouver le stagiaire idéal.

Lorsqu’en 2012, Kevin Goyer et Arnaud Depouilly, deux étudiants de l’école de commerce de Marseille, se retrouvent à Buenos Aires (Argentine) pour un stage en entreprise, ils font le même constat : non seulement le contenu de leur mission n’est pas satisfaisant, mais en plus ils se sentent livrés à eux-mêmes. Ils imaginent alors une agence qui accompagnerait de A à Z les étudiants comme eux en stage à l’étranger, et leur proposerait ce qu’ils n’ont pas eu : un stage intéressant, des activités locales, l’impression d’appartenir à une communauté… Cette agence pourrait aider par la même occasion les entreprises à recruter les bons profils de stagiaires. Ils profitent du temps qu’il leur reste sur place pour creuser ce projet et rassembler des contacts. A leur retour en France, ils intègrent la « business nurcery » de leur école et sont rejoints par un troisième étudiant, Romain Godart. Pendant un an, ils vont peaufiner leur business plan, bénéficier des conseils de leurs professeurs, affiner leurs contacts… Et en juin 2013, ils lancent leur SAS. Grâce à leurs prêts étudiants, ils développent un site internet et proposent leur première destination : Buenos Aires. Pour les étudiants, différents types de services sont proposés par pack, qui vont de la préparation du stage (recherche de l’entreprise, d’un logement, création d’un compte bancaire…), à l’accueil sur place (remise d’un téléphone, d’un plan de la ville, d’un titre de transport…), en passant par l’organisation d’activités pendant le séjour (visites, gastronomie, salons…). Quant aux entreprises qui recherchent un stagiaire, les trois créateurs se sont spécialisés dans la chasse de talents. Ils proposent de dénicher des profils qui sortent de l’ordinaire, et que les entreprises ont souvent du mal à trouver. Après un démarrage satisfaisant (7 écoles leur font déjà confiance pour orienter leurs stagiaires), les créateurs n’envisagent pas de se verser de salaire avant deux ans. Les bénéfices sont pour le moment totalement réinvestis dans l’affaire. Une levée de fonds est d’ores et déjà engagée. Elle devrait permettre de proposer d’autres destinations, notamment vers les pays anglophones très recherchés, et de traduire le site dans d’autres langues, comme l’anglais et l’espagnol.

Fiche de l’entreprise
Le conseil des créateurs : quand on crée son entreprise seul, on a souvent le nez dans le guidon et c’est alors difficile de voir si on emprunte le bon chemin ou la mauvaise route… Il est alors important de bien s’entourer et de ne pas hésiter à demander des conseils.Le chiffre : 25 000 euros ont été investis dans le lancement de l’affaire.Le contact : Kévin Goyer, info@internship4u.com

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Wikipixel : le Youtube des entreprises !

Stocker et gérer facilement des photos et autres vidéos à plusieurs utilisateurs, c’est le concept de logiciel développé par l’entreprise Wikipixel. Son créateur, Dylan Goubin, cible les entreprises, les collectivités et les associations.

Dans une entreprise, retrouver facilement quand on en a besoin les photos du patron, les vidéos publicitaires ou les images d’un chantier peut relever du casse-tête… Certes, plusieurs sociétés proposent déjà différents systèmes de stockage mais lorsque le nombre de fichiers devient important, il est parfois difficile de trouver celle que l’on cherche, surtout si le fichier a été mal nommé… C’est de ce besoin qu’est né l’entreprise Wikipixel, ou plutôt du besoin exprimé par un cat et dont Dylan Goubin s’est saisi. En 2010, Dylan est alors à la tête de l’entreprise Neobe, fournisseur de services informatiques, lorsque l’un de ses cats, la Lyonnaise des eaux, lui fait part d’un souhait. Elle voudrait mettre en place un service de photothèque interne, une sorte de plate-forme où tous les salariés pourraient accéder lorsqu’ils en ont besoin aux photos ou vidéos de l’entreprise. Ce produit, Neobe ne le propose pas. Mais qu’à cela ne tienne, Dylan accepte de relever le défi et lance une étude de marché pour voir si ce besoin a été identifié par d’autres entreprises, et si elles sont prêtes à payer pour ça. Un état des lieux de la concurrence achève de le persuader : il y a de la place pour un tel projet. En janvier 2011, il crée Wikipixel, sous forme de SASU, et pendant un an va financer sur fonds propres l’élaboration de la première version de cette plate-forme collaborative. Au final, le logiciel permet non seulement aux différents collaborateurs d’une entreprise de gérer images et vidéos, mais aussi de se connecter en même temps et d’interagir entre eux sur des projets collaboratifs. Sa présentation sur deux salons professionnels début 2012 remporte un vrai succès. En six mois, la demande explose. De nombreuses entreprises, comme Numericable, Smartbox, mais aussi des collectivités, telle que l’agglomération d’Orléans, veulent mettre en place cette solution. Dylan décide alors d’aller encore plus loin. Puisque les Etats-Unis sont la référence en termes de logiciel et d’internet, il choisit d’ouvrir sur le sol américain en juin 2013 une filiale de sa société française d’Orléans. Un choix payant qui lui permet aujourd’hui de travailler plus efficacement avec l’Europe et notamment les pays du Nord (Pays-Bas, Suède, Belgique, Angleterre…), habitués à consulter les sites anglophones. Aujourd’hui, alors que se profile une seconde levée de fonds, Dylan déborde de projets de développement. Son objectif : améliorer le tri des photos et vidéos en proposant un traitement automatisé des informations via la reconnaissance faciale, voire la reconnaissance de forme. A plus long terme, Dylan vise la big data, c’est-à-dire l’analyse de masse pour en extraire des conclusions, qui ouvre de vastes perspectives comme par exemple l’examen de photos de foule pour y voir ses habitudes de consommation…

Fiche de l’entreprise
Le conseil du créateur : sauf exception, il paraît difficile et risqué de lancer une entreprise de services avec moins de 50 000 euros. Si vous ne les avez pas, différez la création de votre entreprise jusqu’à ce que vous ayez réuni la somme.Le chiffre : 500 000 euros ont été levés en 2012 pour parfaire le logiciel et financer sa commercialisation à l’international.Le contact : Dylan Goubin, dg@wikipixel.com

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Echy : de l’éclairage naturel dans les bâtiments aveugles

Deux jeunes étudiants de l’Ecole Polytechnique ont eu l’idée d’utiliser directement la lumière du soleil pour éclairer l’intérieur de bâtiments. Une solution innovante et écologique qui leur a permis de créer leur entreprise, Echy.

En 2009, Florent Longa et Quentin Martin-Laval, alors étudiants en deuxième année à l’Ecole Polytechnique, ont un projet scolaire à réaliser. Trouvant qu’il est désagréable de travailler toute la journée avec la lumière artificielle dans les classes de cours situées en sous-sol, ils décident de réfléchir au moyen d’amener la lumière naturelle dans ces pièces aveugles. Ils mettent alors au point un système d’éclairage basé sur la pose de panneaux qui récupèrent la lumière du soleil transportée à l’intérieur par la fibre optique. Cette invention, qui remplace l’éclairage électrique de manière écologique et économique, séduit immédiatement leurs interlocuteurs. Ils remportent ainsi un concours de projet étudiant qui leur rapporte 15 000 euros et leur permet de poursuivre leurs recherches pour améliorer leur projet. Ils vont pouvoir acheter du matériel, déposer les premiers brevets… et mettre au point leur premier prototype. En dernière année de leur cursus scolaire, les deux amis intègrent pour leur spécialisation l’Ecole des Ponts. Celle-ci va également se montrer très réceptive à leur idée et leur proposer d’héberger leur projet. Cet hébergement leur permet d’accéder au laboratoire de recherche et de bénéficier des compétences des autres chercheurs… Début 2012, ils se lancent et créer une SAS avec un troisième associé, Stéphanie Rémy, plus à l’aise qu’eux sur les aspects commerciaux de leur activité. La commercialisation de leur invention peut démarrer. Leur cible : les entreprises qui ont besoin d’éclairage en plein jour : usines, entrepôts, centres commerciaux, bureaux… La première installation a eu lieu en octobre dernier dans un bureau d’étude en ingénierie, leur permettant de leur dégager des salaires au smic et de recruter deux autres ingénieurs. Et si la commercialisation de ce premier produit continue, les créateurs sont déjà sur un nouveau programme de R&D pour 2014, subventionné par la BPI. Leur objectif : obtenir un système d’éclairage naturel plus performant et rentable pour l’utilisateur notamment par l’amélioration de la bi-alimentation (led et éclairage naturel). Ils recherchent d’ores et déjà à réaliser une levée de fonds pour accélérer leur développement commercial et augmenter leur budget R&D.

Fiche de l’entreprise
Le conseil des créateurs : il ne faut pas hésiter à créer son entreprise quand on est étudiant, car il n’y a pas grand chose à perdre. Il faut profiter de ce statut où le niveau de vie n’est pas encore trop élevé, et les engagements encore faibles… Cela permet en outre de bénéficier des compétences et du matériel de l’école !Le chiffre : 500 000 à 800 000 euros, c’est le montant visé pour la levée de fonds.Le contact : Florent Longa, contact@echy.fr

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Save my smartphone répare votre téléphone en 20 minutes chrono

Save my smartphone s’est spécialisée dans la réparation de tablettes tactiles et téléphones portables. Un marché en plein essor quand on sait qu’écrans cassés, batteries hors service, micros qui dysfonctionnent… sont légions ! Mais quelle que soit la panne, votre appareil repart comme neuf de la boutique de Damien Morin.

A 22 ans, Damien Morin en est déjà à sa deuxième création d’entreprise. Et la première entreprise a largement inspirée la deuxième. Son envie d’entreprendre naît de son expérience de la gestion du bureau des élèves de son école de commerce. Alors en deuxième année du cursus, il décide de lancer parallèlement à ses études une activité d’assistance informatique à domicile, et notamment de réparation de PC, qui répond à sa passion des nouvelles technologies et nécessite peu d’investissement. Après 6 mois de fonctionnement plutôt satisfaisants, Damien doit se rendre à l’étranger plusieurs mois pour son diplôme et met son entreprise en sommeil. A son retour, lorsqu’il réactive son activité, il se rend compte que les demandes en réparation de Smartphones se multipat. Tenté dans un premier temps de refuser, il finit par changer son fusil d’épaule et par rebaptiser par la même occasion son activité. Désormais, ça ne sera plus Save my computer mais Save my smartphone ! Damien réalise alors une étude de marché, qu’il n’avait pas faite pour sa première entité. En octobre 2012, la SAS est officiellement créée. Damien cherche à lever des fonds pour pouvoir notamment créer une boutique et permettre ainsi aux cats de venir à lui. Un gain de temps par rapport au déplacement à domicile qu’il pratiquait jusqu’à présent. C’est un ami, Romain, qui investit 40 000 euros, pour créer la marque, acheter le bail commercial, effectuer quelques travaux, et investir dans un peu d’outillage et de pièces détachées. La boutique ouvre en février 2013 dans le 16e arrondissement de Paris, côté Porte Maillot, un quartier corporate, non loin de son école, source potentielle de catèle. Aujourd’hui, 3 salariés officient dans la boutique, ainsi que quelques prestataires extérieurs. Damien est toujours étudiant à mi-temps, et ne souhaite pas se dégager de salaire pour le moment. Son entreprise compte quelques 50 cats professionnels, et beaucoup de particuliers (jusqu’à 20 par jour), qui soit se déplacent à la boutique, soit envoient leur appareil par voie postale, ou encore, pour les plus gros cats professionnels, bénéficient d’un atelier temporaire installé le temps de réparations dans leurs locaux. Un vrai plus pour obtenir des contrats auprès de grands groupes qui ont besoin de garder un œil sur leur portable pendant la réparation étant donné la confidentialité de leurs données contenues dedans ! Pour attirer les cats, Save my smartphone pratique des prix compétitifs (jusqu’à deux fois moins cher que le constructeur), s’engage à réparer l’appareil en 20 minutes, le temps de boire un café dans la boutique, et le fait sous vos yeux. Quant aux projets, ils ne manquent pas. Une ouverture de boutique à Orléans est à peine programmée dans les mois à venir, que Damien pense déjà à mailler tout le territoire, d’abord avec d’autres magasins en propre, puis, pourquoi pas, en franchise !

Fiche de l’entreprise
Le conseil du créateur : la réussite d’une création d’entreprise tient, selon Damien, à deux facteurs. D’une part, le travail. Pas question en effet d’être aux 35 heures, il va falloir donner beaucoup de son temps. Et d’autre part, le rêve. Il faut toujours imaginer qu’un jour ça va marcher…Le chiffre : en 2013, le chiffre d’affaires devrait s’élever à 300 000 euros.Le contact : Damien Morin, Damien@savemysmartphone.fr

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CADaGEO indexe et crée des plans pour les réseaux

Essaimés par leur ancien employeur et accompagnés par une coopérative d’activités et d’emploi, Cristel Legrand et Frédéric Vasseux ont lancé leur scop, CADaGEO, une entreprise qui réalise des plans détaillés des réseaux.

En France, de plus en plus de réseaux, qu’ils soient télécom, eau, électricité ou gaz, sont enterrés. En cas de travaux ou de maintenance, il faut savoir précisément où creuser pour ne pas endommager les réseaux existants ou risquer un accident parfois mortel, notamment avec les conduites de gaz. D’où l’importance de disposer d’un plan précis des réseaux du lieu visé. C’est sur cette niche originale et en plein développement que se sont lancés Cristel Legrand et Frédéric Vasseux. Tous deux cartographes de métiers, travaillant chez SFR où ils établissaient déjà des plans de réseaux télécoms, ils se sont rendus compte qu’il y avait un réel besoin en cartographie des réseaux. D’abord parce que les travaux d’enfouissements sont en plein développement, notamment pour le déploiement des télécoms avec la fibre optique. Et parce que les plans de réseaux, lorsqu’ils existent, sont difficiles à trouver, pas toujours à jour ou suffisamment précis. Une lacune d’autant plus dommageable pour les gestionnaires de réseaux que de nouvelles normes ont récemment vu le jour rendant encore plus drastique la réalisation de travaux à proximité de réseaux.

Pour faire face à cette demande, ils décident de monter une offre complète : proposer aux gestionnaires de réseaux un audit des documents existants (tri des plans, inventaire, indexation…) à partir d’outils en open source adaptés à la demande du cat, et réaliser les plans manquants. Pendant presque un an, les créateurs vont peaufiner leur projet. Ils intègrent Port Parallèle, une coopérative d’activités et d’emploi, pour se former à la gestion d’entreprise. L’occasion pour eux de tester grandeur nature le projet et de chercher leurs premiers cats. Parallèlement, SFR propose aux jeunes entrepreneurs de les accompagner dans le lancement de leur entreprise via l’essaimage et devient leur premier cat. Pour les statuts, leur choix se tourne naturellement vers la Scop (société coopérative et participative) dont le fonctionnement démocratique et l’affectation prioritaire des résultats à la pérennité du projet correspondent à leur vision de l’entreprise. La scop est donc créée en novembre 2011, uniquement sur fonds propres. En 2012, SFR pousse les créateurs à participer au concours national Talents de la création d’entreprise dont ils sont lauréats, ce qui leur apporte outre un prix de 4 000 euros, une certaine visibilité et crédibilité. Après deux années de fonctionnement, les créateurs, qui se sont adjoints les services de deux autres salariés cartographes, s’apprêtent à réaliser un chiffre d’affaires de près de 180 000 euros. Et même s’ils rencontrent quelques difficultés, notamment sur les aspects commerciaux de leur activité, ils gardent le cap sur leur objectif prioritaire : devenir un acteur reconnu de la cartographie et de la gestion de la documentation technique des télécoms.

Fiche de l’entreprise
Le conseil des créateurs : quand on crée une entreprise, il est indispensable de se faire accompagner. Même s’il existe de nombreux tutoriels sur la création d’entreprise, des sites internet explicatifs, rien ne vaut l’expérience d’autres dirigeants.Le chiffre : en 2012, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 175 000 euros.Le contact : Cristel Legrand, contact@cadageo.com – www.cadageo.com

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Laptopper.fr : des supports d’ordinateur 100 % made in France

Après une expérience malheureuse avec des producteurs asiatiques, Denis Broyer et Chrystel Chanteloube, jeunes créateurs d’une entreprise de vente de supports pour ordinateurs portables, ont fait le choix de travailler avec des entreprises français.

C’est parce qu’étudiant, il a souvent été gêné de travailler avec son ordinateur portable sur les genoux que Denis Broyer a crée son entreprise pour commercialiser des supports adaptés. Il faut dire que Denis a toujours voulu créer son entreprise. Après des études en école de commerce et un passage à l’ESCP Europe spécialisation en entrepreneuriat, il a l’occasion de tester différents concepts. Aucun ne le satisfaisant, il entre en poste chez Google en Pologne, en charge du marché français de la publicité en ligne. Ces 8 mois de salarié vont lui permettre, outre de découvrir la Pologne, d’affiner son projet. En 2011, il quitte Google et se lance comme auto-entrepreneur, un statut facile à mettre en place et qui va lui permettre de vendre rapidement son produit : un coussin support d’ordinateur. Le concept existe déjà mais reste peu diversifié et souvent austère. Denis veut le rendre fun et trendy. Ses parents habitant l’Asie, ses déplacements et ses relations sur place lui permettent de dénicher des entreprises locales capables de produire bon marché et de s’adapter à sa demande. Parallèlement, il développe lui-même son site de vente en ligne et se rend compte que sur le net ce marché est une niche peu exploitée. Il découvre sur le tas le fonctionnement de l’importation de produits et les inconvénients qui vont avec : des coûts de transport importants, des délais d’acheminement longs… Pourtant, la première série de supports, 500 exemplaires, est lancée et le succès est au rendez-vous. Il faut dire que le bouche à oreille sur le net via les blogs, notamment le sien, fonctionne bien. Ce test grandeur nature l’incite à recommencer et même à élargir la gamme. Sur demande de cats, une version plus grande est créée, puis une version personnalisable pour entreprises. Mais la participation à un salon lui permet de se rendre compte qu’il souffre d’un manque de réactivité, laissant un bilan de fin de première année assez mitigé. En 2012, il met en place une vraie stratégie de communication et décroche plusieurs articles de presse. Les échos sont bons et l’annonce du lancement pour Noël 2012 de la version pour tablettes tactiles relance l’intérêt. Mais un gros problème de production en Asie va arrêter cet élan. Seules cent pièces seront livrées à temps, écoulées en 24 heures, entrainant la fin de la collaboration avec les entreprises asiatiques. Décision est alors prise de relocaliser toute la production en France. Rejoint par sa compagne, Chrystel Chanteloube, spécialisée dans le développement durable, Denis questionne sa CCI, décroche son téléphone, consulte les annuaires, cherche sur internet des entreprises françaises qui pourront suivre sa demande. En divisant les composants, une entreprise est trouvée pour réaliser la tablette en bois, une autre va faire le laquage, une autre encore livrera le tissus, et un atelier fera l’assemblage et la couture. Le tout avec une touche d’écologie puisque le bois est issu de forêts gérées durablement, et le laquage est écologique, et de social puisque l’atelier emploie des personnes en réinsertion. Les avantages d’une localisation en France vont vite se faire sentir : des petites séries vont pouvoir être testées pour connaître les tissus qui plaisent le plus, et les délais de réalisation vont être grandement raccourcis. Certes le prix du produit est plus élevé mais un email d’explication aux cats et une remise n’entrainent pas de commentaires négatifs. Aujourd’hui, les deux associés ne se versent pas encore de salaire. Leur mauvaise expérience asiatique a eu pour conséquence de les faire redémarrer presque à zéro et il est donc encore trop tôt pour tirer des conclusions. La période de Noël sera décisive !

Fiche de l’entreprise

Le conseil du créateur : il est indispensable que le créateur choisisse une idée d’entreprise en fonction de ses talents. Cette idée doit être en adéquation avec son savoir-faire, ses études, son réseau…Le chiffre : 7 euros, c’est l’impact du changement de lieu de production sur le prix de vente du produit Laptopper classique. Un effort non dissuasif pour les cats qui acceptent de payer plus cher un produit uniquement fabriqué en France. Le contact : 06 82 73 38 40 – contact@laptopper.fr

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Liquidationsenchere.com : l’eBay des entreprises en faillite

Une place de marché en ligne où les bonnes affaires des uns sont des coups de pouce pour les autres, c’est toute la philosophie du site liquidationsenchere.com. Mais derrière ce site de vente aux enchères d’actifs d’entreprises en faillite, se cache également un plaidoyer pour le droit à l’échec professionnel et à une seconde chance.

Tout commence lorsque Bob Adler, américain d’origine et propriétaire d’un vignoble près de Bordeaux, voit son affaire péricliter. Pour limiter les dégâts, il se voit contraint de mettre son entreprise en liquidation judiciaire. Commence alors la procédure collective : désignation d’un juge, évaluation des biens par le liquidateur, mise en vente… Une expérience personnelle douloureuse et violente pour Bob. Non seulement la somme qu’il récupère est dérisoire par rapport à la valeur des biens vendus – des milliers de bouteilles de vin ont été vendues au prix de 1 centime d’euro la bouteille –, mais il se rend compte que des acheteurs potentiels dans son entourage ont été ignorés… La vente s’est faite en effet dans le secret, et Bob a été mis à l’écart. Bref, un choc personnel et professionnel qui va provoquer chez lui un déclic. Trouvant que le procédé des liquidations en France est non seulement opaque mais également peu optimal, Bob Adler pense qu’il faut rendre la vente des articles publique pour attirer le plus d’offres possibles. L’idée du site est née ! Liquidationsenchere.com recense en effet les ventes d’actifs provenant de liquidations judiciaires et les porte à la connaissance du grand public, qui peut enchérir directement sur le site. Il transmet ensuite les offres au liquidateur judiciaire. Une première version beta est mise en ligne en 2011, attirant par le bouche-à-oreille quelque 60 000 internautes. Et début mai 2013, le site officiel est lancé. Liquidationsenchere.com cible à la fois les entrepreneurs qui liquident leur affaire, afin qu’ils vendent leurs actifs dans les meilleures conditions possibles. Mais aussi les consommateurs et futurs chefs d’entreprise qui pourront ainsi avoir accès à des articles de toutes sortes, du matériel de salon de coiffure aux voitures de sport, provenant de partout en France et à des prix avantageux. Un procédé où tous les intervenants, débiteurs, créditeurs et acheteurs, sont gagnants !

Mais au-delà du business, Bob Adler souhaite aussi dénoncer le système opaque qui prévaut parfois en France lors de la liquidation d’une entreprise. Il espère ainsi que de meilleurs prix d’achat donneront aux entrepreneurs une deuxième chance et l’envie de retenter l’aventure de la création d’entreprise !

Fiche de l’entreprise
Le conseil du créateur : l’échec professionnel ne doit pas être synonyme d’échec personnel. L’entrepreneur qui a fait faillite doit pouvoir rebondir et repartir sur un autre projet, il doit pouvoir bénéficier d’une seconde chance. Et la vente de ses biens dans de bonnes conditions peut participer à cela.Le chiffre : 35 000 produits sont proposés actuellement à la vente sur le site.Le contact : Bob Adler, bob.adler@liquidationsenchere.com

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Macadam Gardens : faites entrer l’agriculture sur votre balcon !

Macadam Gardens est une boutique en ligne qui propose aux citadins tout le nécessaire pour construire un potager sur leur terrasse ou leur balcon, assortie d’un blog livrant bons conseils et interviews d’experts. Ses trois jeunes créateurs rêvent de devenir un acteur référent de l’agriculture urbaine.

Lorsque Thomas Laurent quitte Paris et son travail de consultant pour suivre sa femme à Toulouse, il découvre les joies d’avoir un jardin et de faire son potager. La lecture d’un article sur une ferme urbaine de Montréal le conforte dans ses aspirations. Lui qui a toujours vécu en ville, se sent prêt à défendre la nature. Il rencontre alors Cédric Jules, en dernière année d’école de commerce, qui travaille justement sur un projet de ferme urbaine. Après quelques mois de recherches communes, ils décident de lancer un site de e-commerce, sur un secteur encore en friche en France : l’agriculture urbaine pour les particuliers. Le principe est simple : les cats pré-commandent tout le nécessaire de jardinage sur le site : graines, pots, accessoires… Macadam Gardens s’occupe d’élever les plants en serre puis de les livrer par colis. Les deux créateurs prennent le parti de se lancer vite, avec les moyens du bord. Tout est financé sur fonds propres : le site est réalisé par un copain, les photos prises par eux. Pour éviter trop de stocks, certains produits sont livrés directement par des partenaires. Même la serre où sont cultivés les plants fait l’objet d’un bail temporairement gratuit en échange de travaux pour sa rénovation !

Une première version du site sort à l’été 2012, l’occasion pour eux de se frotter à la réalité du e-commerce. Ils passent rapidement une annonce pour recruter un ingénieur agronome, qui deviendra le troisième associé de la SAS nouvellement créée : Alexandre Belin. Au cours de l’hiver, ils refondent leur site et élargissent la gamme de leur catalogue, et en mars 2013 une nouvelle version du site est lancée. Après quelques mois de fonctionnement, les créateurs sont confiants. Ils sentent une vraie attente de la part des particuliers, dont ils enregistrent au moins une vente chaque jour. Et si aucun d’entre eux ne se connaissaient avant la réalisation du projet, ils arrivent grâce à une communication régulière à trouver leur place et être complémentaires. Cédric s’occupe des fournisseurs, de la logistique et de la relation cat. Alexandre travaille à la serre et donne son expertise sur les projets de développement. Quant à Thomas, il gère le marketing et la communication. Ils espèrent ainsi faire décoller la plate-forme cette année et trouver des financements auprès de business angels et de fonds de capital risque, voire nouer d’autres partenariats pour la logistique. Mais leurs regards restent tournés vers l’avenir avec un projet de services cette fois-ci à destination des professionnels…

Fiche de l’entreprise
Le conseil du créateur : si le business plan est un exercice incontournable, il faut savoir en sortir et se lancer même si tout n’est pas parfait. Aujourd’hui encore notre site n’est pas irréprochable mais on a préféré se lancer rapidement pour ne pas perdre de temps, quitte à optimiser ensuite. La réussite se fait sur l’exécution du projet, plus rarement sur l’idée de départ.Le chiffre : 3 mois à peine après son lancement, plusieurs ventes sont réalisées chaque jour sur le site de vente en ligne.Le contact : Thomas Laurent, thomas.laurent@macadam-gardens.fr – http://macadam-gardens.fr/

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Kelbillet.com : pour échanger les billets de train non échangeables !

Mettre en relation un internaute détenteur d’un billet de train non échangeable non remboursable qu’il ne va pas utiliser avec une personne qui recherche un billet sur ce même trajet, c’est le service proposé par le site kelbillet.com qui vient de dépasser le million de visiteurs par mois. Un site qui vaut le voyage !

En France, la plupart des billets de train vendus par la SNCF sont non échangeables, non remboursables. Avec pour conséquence en cas d’annulation de votre voyage, de n’avoir plus qu’à jeter votre billet de transport. C’est suite à ce genre de mésaventure que Yann Raoul a décidé de créer son site. A l’époque ingénieur logiciels pour de grands comptes, il se retrouve avec un aller-retour inutilisable pour cause de rendez-vous annulé avec un cat. Se disant qu’il ne devait pas être le seul à vivre ce genre de désagrément, il se lance en 2006 dans la réalisation d’une plate-forme communautaire pour mettre en relation les voyageurs qui cherchent un billet de train avec ceux qui veulent vendre un billet qu’ils ne pourront utiliser. Et le succès est au rendez-vous. A tel point que trois ans plus tard, il crée une SAS pour professionnaliser la démarche. Il en profite également pour faire un tour de table avec des business angels afin de recruter et faire face aux efforts de R&D. Un moteur de recherche multitransport a ainsi été ajouté depuis. Il permet non seulement d’avoir accès aux billets de train d’occasion, mais aussi à toute l’offre de transport sur le trajet demandé, qu’il s’agisse d’avions, de cars, et même de covoiturage ! Une porte d’entrée pour mettre en place des partenariats avec de grands opérateurs de transports et des agences de vente de billets qui lui permettent aujourd’hui de proposer gratuitement ce service aux internautes, contrairement à la concurrence. Le chiffre d’affaires se fait essentiellement via les partenariats et la publicité.

Cette gratuité ravit les internautes et le site vient d’ailleurs de passer la barre du million de visiteurs par mois lui offrant la place de leader en terme de revente de billets d’occasion. Pour garder cette avance, l’équipe dédiée de 6 personnes travaille à améliorer le site chaque jour en ajoutant de nouvelles fonctionnalités souvent issues de retours pertinents des utilisateurs. C’est un peu l’esprit communautaire des débuts qui perdure… Autre élément important : n’étant pas intermédiaire dans la transaction, l’équipe du site se fait fort d’instaurer un maximum de confiance en contrôlant les billets mis en vente, soit de manière automatique par des logiciels de détection, soit manuellement avant de mettre les billets en ligne. Un nouveau service d’évaluation des acheteurs vient également d’être mis en ligne, pour sécuriser ceux qui souhaitent vendre tout en étant assuré d’être payés. Et les projets ne manquent pas. Par exemple, si 84 % de l’audience vient de France, le reste émane principalement de Grande-Bretagne, Belgique et Suisse… ce qui pourrait bien donner des idées de voyages à l’entreprise ! Mais avant de voir les opportunités à l’étranger, Yann l’assure : il a encore de nombreuses idées de services dans les cartons pour améliorer le site !

Fiche de l’entreprise
Le conseil : il faut avoir à l’esprit qu’être à la tête d’une entreprise demande à la fois de devoir garder le cap et en même temps d’être capable de se remettre en question chaque jour.Le chiffre : 200 000 euros, c’est le montant investi par les business angels lors d’un premier tour de table.Le contact : Yann Raoul, contact@kelbillet.com, Tél. : 02 30 96 01 91

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Pricing Assistant : optimisez vos prix sur internet

Comparer les prix sur internet… une préoccupation qui ne concerne pas seulement les internautes mais aussi les e-commerçants. Pour les y aider, deux jeunes entrepreneurs proposent une solution de veille automatisée des tarifs des concurrents.

Aujourd’hui, les achats via internet se multipat, et dans 60 % des cas l’internaute n’hésite pas à utiliser un moteur de comparaison pour acheter le produit convoité au meilleur prix ! Pourtant, les e-commerçants peinent à mettre en place une vraie politique de prix, tenant compte non seulement de la marge à réaliser, mais aussi et surtout des prix pratiqués par la concurrence. La raison ? Principalement le manque de temps. Comparer les prix est en effet une gymnastique chronophage. C’est en discutant de leurs activités professionnelles respectives que Martin de Charette et Sylvain Zimmer, cousins par alliance, ont fait ce même constat. A l’époque, Martin, contrôleur de gestion, s’occupe également de la commercialisation sur internet des vins du domaine viticole familial. Sylvain de son côté, vend de la musique aux professionnels via son site Jamendo. Tous deux sont confrontés à cette difficulté de fixer des tarifs sur le net. Des discussions avec d’autres professionnels les confortent dans cette idée : il faudrait pouvoir automatiser en temps réel la comparaison des tarifs de produits de marque identiques entre vendeurs concurrents.

Sylvain, ingénieur de formation, met au point un logiciel inédit sur le marché. Ce module, intégré à la plate-forme de e-commerce, permet de récupérer automatiquement les données du catalogue du e-commerçant et de les comparer par association de produits aux tarifs pratiqués par les concurrents. Une alerte mail informe le e-commerçant dès qu’un prix bouge afin qu’il puisse – ou non – s’adapter au nouveau tarif. Le logiciel va même plus loin : en recoupant les prix pratiqués par les concurrents et en mesurant leur popularité (notamment leur classement dans les pages Google), le logiciel peut conseiller le e-commerçant sur sa politique tarifaire, par exemple en lui recommandant d’augmenter le prix d’un de ses produits s’il est mieux référencé. Ici pas d’export d’informations à effectuer, de fichiers à envoyer, d’opération manuelle à réaliser. Tout est automatisé, question d’algorithme, c’est la grande force de leur solution par rapport aux concurrents. Actuellement en test grandeur nature auprès de plusieurs e-commerçants, Pricing Assistant sera commercialisé fin avril. Pour l’occasion, les deux associés ont monté une SAS, Martin s’occupant du commercial, Sylvain des aspects techniques. Leur cible est pour le moment française mais le potentiel est grand à l’international, notamment aux Etats-Unis. En attendant, ils bénéficient jusqu’à fin août du suivi et du coaching du Camping, cet accélérateur de start-up parisien. Conseils, stimulation, confrontation du projet, réajustements… tout est bon pour booster leur projet !

Fiche de l’entreprise
Le conseil : une entreprise c’est d’abord une équipe. Le choix du ou des associés est donc fondamental !Le chiffre : les deux créateurs visent les 300 cats d’ici la fin de l’année 2013.Le contact : martin@pricingassistant.com – http://www.pricingassistant.com/

Martin de Charette et Sylvain Zimmer

© Les Echos Publishing 2013