Les documents commerciaux de l’entreprise

De la prise de commande à la facturation, les documents commerciaux utilisés par les entreprises ne doivent pas être établis à la légère. Bons de commande, factures et autres conditions générales de vente obéissent en effet à des règles impératives qui, lorsqu’elles ne sont pas respectées, sont parfois assorties de sanctions pénales. Voici un point sur les mentions à faire figurer dans ces documents.

Le bon de commande

La vente de biens ou de marchandises commence généralement par la rédaction d’un bon de commande. Un document qu’il est d’ailleurs prudent d’établir et de faire signer au cat pour éviter une contestation ultérieure sur l’existence et l’objet de la commande.

À cet égard, le bon de commande doit mentionner la nature et la quantité de biens vendus, le prix et la TVA applicable. Il peut aussi indiquer la date de livraison. Les conditions générales de vente peuvent également être inscrites au recto du bon de commande.

Une fois ce bon de commande signé, acheteur et vendeur sont, en principe, engagés, le premier à retirer la marchandise et à payer le prix, le second à la livrer dans les conditions prévues.

La facture et ses mentions obligatoires

Toute entreprise qui vend un bien ou une prestation de services à un autre professionnel est tenue de lui délivrer une facture comportant un certain nombre de mentions obligatoires. Et attention, le défaut de facturation ou l’omission d’une de ces mentions est susceptible d’être sanctionné par une amende de 75 000 € !

– Le nom, l’adresse, le numéro SIREN du vendeur ainsi que son numéro intracommunautaire d’identification à la TVA. S’il s’agit d’une société, sa forme juridique et le montant du capital.

– Le nom et l’adresse du cat ainsi que son numéro intracommunautaire d’identification à la TVA en cas d’opération dans un autre pays européen.

– La date de la facture.

– Le numéro de la facture.

– La désignation et la quantité des produits (ou des services) vendus. La quantité devant être exprimée en unités de produit (ou service), en poids, volume ou taux horaire selon les usages de l’entreprise ou de la profession.

– Le prix unitaire hors taxes de chaque produit (ou prestation), le taux de TVA applicable à chacun, le montant total hors taxes de chaque produit, le montant total de la TVA par taux applicable et le prix total hors taxes, le montant de la TVA et le prix TTC.

– Toute réduction de prix acquise à la date de la vente (ou de la prestation de services) et directement liée à cette opération.

– La date de paiement et les pénalités encourues en cas de paiement après cette date.

– Les conditions d’escompte en cas de paiement anticipé.

Les conditions générales de vente

Les conditions générales de vente (CGV) déterminent les règles régissant les relations entre le vendeur et l’acheteur. Elles peuvent être différenciées selon les diverses catégories d’acheteurs.

Les mentions obligatoires

Les conditions générales de vente doivent obligatoirement mentionner les conditions de vente proprement dites (délais et modalités de livraison, acceptation ou refus de l’annulation des commandes, retour de la marchandise…), le barème des prix unitaires des produits, les réductions de prix consenties aux cats et les modalités de règlement.

S’agissant des conditions de règlement, les délais de paiement que le vendeur accorde à ses cats doivent être indiqués. Des délais qui ne doivent pas dépasser 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d’émission de la facture (sauf délais spécifiques fixés par la loi dans certains secteurs tels que le transport routier de marchandises ou les denrées alimentaires périssables).

Sachant que lorsque le délai de paiement n’est pas prévu dans les conditions générales de vente, le prix doit être payé dans les 30 jours suivant la date de réception de la marchandise ou d’exécution de la prestation demandée.

Les modalités d’application et le taux d’intérêt des pénalités infligées aux cats en cas de retard de paiement doivent également être précisés. Ce taux ne peut pas être inférieur à 3 fois le taux de l’intérêt légal (soit 2,13 % pour 2012). Si le vendeur n’a rien prévu, le taux qu’il pourra appliquer sera celui de la Banque centrale européenne, majoré de 10 points (soit 11 % actuellement).


Attention : en l’absence de mention des pénalités de retard dans ses conditions générales de vente, l’entreprise est passible d’une amende de 15 000 € (75 000 € s’il s’agit d’une société) !

Enfin, le montant des escomptes éventuellement proposés aux cats en cas de paiement avant l’échéance prévue doit clairement apparaître dans les CGV.

La communication des CGV

Les conditions générales de vente doivent être communiquées à tout acheteur de produits ou de prestations de services qui en fait la demande pour son activité professionnelle. Leur communication s’effectue par tous moyens conformes aux usages de la profession. En pratique, les CGV sont habituellement reproduites sur les documents commerciaux de l’entreprise (devis, bons de commande, factures…). Elles peuvent aussi figurer sur ses documents pré-contractuels (documents publicitaires…) et annexes (écriteaux, affiches apposées sur les lieux de vente…). Elles peuvent également être transmises par voie informatique.

Sachant qu’en cas de litige avec un cat, le vendeur doit être en mesure de prouver que ses conditions générales de vente ont bien été acceptées par celui-ci. Pour ce faire, il convient qu’il recueille son accord, par exemple en lui faisant signer une clause insérée dans un bon de commande au recto duquel figurent les CGV et selon laquelle il déclare en avoir pris connaissance et les avoir acceptées sans réserve.

Pensez à vous protéger !

Rien ne vous interdit de prévoir dans vos CGV des clauses vous assurant un ensemble de garanties ou d’avantages dans vos relations commerciales avec vos cats. Vous pouvez ainsi vous décharger de votre responsabilité en cas de livraison tardive, ou vous réserver le droit de reprendre le bien vendu en cas de non-paiement du prix (clause de réserve de propriété).

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Création d’un site internet : soyez irréprochable !

Pour une entreprise, être présent sur Internet semble aujourd’hui incontournable. En effet, disposer d’un site Internet lui permet de se faire connaître, de promouvoir ses produits et ses services, de communiquer sur un évènement exceptionnel et, le cas échéant, de vendre directement en ligne. Mais attention, la création d’un site ne doit pas se faire à la légère. Outre le soin qui doit être apporté à sa présentation, à son ergonomie, à sa mise en page et à son référencement, il convient de veiller au respect d’un certain nombre de règles juridiques.

Choisissez un nom de domaine

Avant de créer votre site Internet, il vous faut réserver un nom de domaine à partir duquel les internautes pourront retrouver votre site et surtout s’y connecter. Cette appellation, également baptisée « adresse internet », doit être facile à mémoriser, traduire au mieux le contenu de votre site et être choisie en tenant compte de l’environnement juridique des noms de domaine.

Premier arrivé, premier servi

L’attribution d’un nom de domaine s’effectue suivant le principe du « premier arrivé, premier servi ». Une règle extrêmement simple qui ne concerne toutefois que l’enregistrement et qui ne doit pas vous laisser penser qu’elle vous garantit d’utiliser votre nom de domaine en toute liberté. En effet, même s’il est officiellement enregistré, vous pourriez être contraint de l’abandonner s’il venait à entrer en concurrence avec une marque, un nom commercial ou un autre titre de propriété intellectuelle en le reproduisant servilement ou en s’en approchant suffisamment pour créer la confusion dans l’esprit d’un consommateur.

Il convient également d’être attentif aux appellations réservées qu’utilisent les services publics (nom d’un ministère, d’une ville…) ou encore les professions réglementées (médecins, notaires, experts-comptables…).

Allez au plus simple

Bien entendu, s’ils sont libres, vous avez tout intérêt à déposer comme noms de domaine votre nom commercial et vos marques. Ce qui évitera que d’autres le fassent à votre place et vous permettra également de baptiser non seulement le site en préparation mais aussi ceux qui, plus tard, pourraient voir le jour. N’oubliez pas que, pour vos cats, votre nom commercial est le nom de domaine le plus évident pour vous trouver sur Internet.

Quelle extension choisir ?

Il existe deux grandes familles d’extensions. Les premières, appelées génériques (.com, .net, .org, .pro…), ont vocation à renseigner l’internaute sur le type d’activité. Les autres, les extensions géographiques, sont liées à un pays ou à un continent (.fr, .asia, .jp…). Le coût et les conditions de réservation diffèrent d’une extension à l’autre.

Insérez les mentions obligatoires

Mentions communes à tous les sites

En tant que professionnel, vous devez faire figurer sur votre site Internet certaines mentions légales obligatoires pour permettre aux internautes de vous identifier clairement. Si vous êtes entrepreneur individuel, votre site doit ainsi impérativement indiquer vos nom et prénoms, votre domicile et votre numéro de téléphone, ainsi que votre numéro d’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM).

Si vous exercez votre activité sous forme de société, ce sont sa dénomination ou sa raison sociale, sa forme juridique, son siège social, le montant de son capital social, son numéro RCS ou RM et un numéro de téléphone qui doivent être précisés.

Dans tous les cas, vous devez également indiquer le nom du responsable de la publication et, le cas échéant, celui du responsable de la rédaction, ainsi que le nom, la dénomination sociale ou la raison sociale et les coordonnées de l’hébergeur de votre site Internet.

En pratique, ces mentions sont généralement réunies dans un onglet intitulé « Qui sommes-nous ? », « Mentions légales » ou « Informations légales ». Et attention, ne pas les faire figurer sur votre site vous exposerait, en tant que personne physique, à une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et à 75 000 € d’amende et, pour une société, à l’interdiction d’exercer son activité professionnelle pendant 5 ans au minimum et à 375 000 € d’amende.

Mentions propres aux cybermarchands

Si vous envisagez de vendre vos produits en ligne, vous devrez également indiquer l’adresse de votre établissement ainsi que de votre courriel. Par ailleurs, si vous êtes assujetti à la TVA, vous devrez mentionner votre numéro individuel d’identification. Et si votre activité est soumise à un régime d’autorisation, le nom et l’adresse de l’autorité vous l’ayant délivrée. Enfin, en tant que membre d’une profession réglementée, vous serez tenu notamment de préciser les règles professionnelles qui vous sont applicables et votre titre professionnel.

À ces éléments d’identification s’ajoutent des informations relatives aux modalités de la vente à distance. Vous devrez ainsi informer le consommateur des modalités de paiement, de son droit de rétractation (7 jours à compter de la date de livraison) et des frais et conditions de livraison.

Collecter des données personnelles

Dès lors que des données personnelles (noms, prénoms, etc.) sont collectées ou mises en ligne sur votre site, il vous faut respecter la fameuse réglementation « informatique et libertés ». Vous devrez notamment veiller à recueillir ces données avec l’accord des personnes et les informer qu’elles disposent d’un droit d’accès, de rectification et de suppression de ces données. Des démarches préalables auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) seront peut-être nécessaires. Avant d’agir, contactez cette dernière.

Mettez en valeur votre site

Pour mettre en valeur votre site et ainsi faire en sorte qu’il soit apprécié par vos cats, vos prospects et plus largement les internautes, vous devez veiller à ce qu’il offre un contenu riche, pertinent et régulièrement renouvelé. Un travail de création et d’animation qu’il vous faudra réaliser dans le respect de certaines législations.

Gare au droit d’auteur…

Internet regorge d’informations, le plus souvent protégées par le droit d’auteur et que des milliers de sites pubat à chaque instant. Aussi, la tentation peut être forte de récupérer un article, une image ou une vidéo pour l’intégrer à son propre site. Une opération qui ne pourra se faire en toute légalité qu’avec l’accord écrit de l’auteur ou de ses ayants droit.

Un accord qui devra être obtenu avant toute mise en ligne et préciser les conditions d’utilisation des œuvres (type d’usage, support, durée, prix…).

… au droit à l’image

Chacun a droit au respect de sa vie privée, énonce le Code civil. Un principe qui, par extension, permet à toute personne de s’opposer, en principe, à la reproduction de ses traits et de sa voix. Une règle dont l’interprétation est régulièrement discutée par les tribunaux et qui doit vous conduire à utiliser avec précaution des photos ou des vidéos dans lesquelles des personnes sont reconnaissables. Ainsi, si vous souhaitez, par exemple, mettre en ligne les photos de vos collaborateurs, de partenaires ou pourquoi pas de cats sans que cela vous expose à une demande de retrait, il vous est conseillé d’obtenir préalablement leur accord écrit.

… et à votre responsabilité éditoriale !

Vous êtes responsable, comme tout éditeur, des informations diffusées sur votre site. Cette responsabilité porte non seulement sur les données dont vous êtes l’auteur, mais également sur celles qui seront mises en ligne par vos collaborateurs ou par des internautes. Vous devez donc veiller à ne pas publier, ou à retirer « promptement » (le jour même où l’on vous le signale), des données qui pourraient notamment violer la vie privée d’une personne, être diffamantes, injurieuses ou encore porter atteinte à la propriété d’autrui (marques, droit d’auteur…).

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Gérez vos fichiers dans les règles de l’art !

Comme beaucoup d’autres structures (associations, administrations…), les entreprises utilisent très souvent des fichiers informatiques contenant des données à caractère personnel et procèdent à des opérations sur ces fichiers. Des fichiers qui renferment, par définition, des informations permettant d’identifier les personnes concernées et dont l’usage ou l’exploitation sont susceptibles de porter atteinte à leur vie privée et à leurs libertés. Aussi, pour être en règle avec la célèbre loi « informatique et libertés », les entreprises doivent-elles remplir un certain nombre d’obligations et adopter quelques bonnes pratiques.

Déclarer ses fichiers

Quels fichiers déclarer ?

Les entreprises qui détiennent et gèrent des fichiers dans lesquels figurent des informations personnelles sont tenues, en principe, de les déclarer à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

Précision : pour la loi, les informations « à caractère personnel » sont celles « qui sont relatives à une personne identifiée ou pouvant être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres » (nom, prénoms, date de naissance, photo, numéro de téléphone, adresse courriel, numéro d’immatriculation, etc.). Une définition large qui a donc vocation à s’appliquer à un grand nombre de données…

Étant précisé que l’obligation de déclaration ne concerne que les fichiers permettant d’identifier des personnes physiques. Les fichiers contenant exclusivement des données relatives à des personnes morales (sociétés, associations…) n’ont pas à être déclarés à la Cnil.

Déclaration ou autorisation

Selon le contenu des fichiers et la finalité des traitements dont ils font l’objet, la déclaration à produire peut relever de plusieurs procédures.

– La procédure simplifiée concerne les fichiers qui ne portent pas atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles. La Cnil a ainsi établi et publié des normes qui précisent les finalités des traitements pouvant faire l’objet d’une déclaration simplifiée, les données à caractère personnel traitées, la catégorie de personnes concernées, les destinataires auxquels ces données sont communiquées et la durée de conservation de celles-ci.

Les dirigeants d’entreprise peuvent être rassurés : pour les cas les plus courants, ils n’ont à remplir qu’une déclaration simplifiée. Tel est, en effet, le cas des traitements des fichiers cats et prospects de l’entreprise, des fichiers de gestion des horaires des salariés, de la restauration d’entreprise, ou encore des fichiers courants des ressources humaines (gestion des carrières, formation professionnelle des salariés…).

– Pour les traitements qui ne sont pas expressément visés par une norme simplifiée, une déclaration ordinaire s’impose, dans laquelle un certain nombre d’informations complémentaires doivent être données. Il en est ainsi, par exemple, d’un traitement de recrutement des salariés (base de données de CV ou de candidats) ou d’un traitement permettant un contrôle de l’activité professionnelle des salariés.


Attention : simplifiée ou ordinaire, la déclaration doit être souscrite avant la mise en œuvre du traitement. Un retard dans l’accomplissement des formalités est susceptible d’être sanctionné au même titre qu’un défaut de déclaration.

– Les traitements les plus sensibles – ceux qui intègrent des données telles que l’origine raciale, les opinions politiques ou religieuses, l’appartenance à un syndicat, la santé, la vie sexuelle, des données génétiques ou biométriques, faisant état de condamnations en justice, etc. – requièrent, quant à eux, une autorisation préalable de la Cnil. C’est le cas par exemple lorsqu’une entreprise décide de ficher ses cats mauvais payeurs dans une « liste noire » ou lorsqu’elle entend créer un fichier permettant le fonctionnement d’un dispositif d’accès aux locaux par reconnaissance de l’empreinte digitale des salariés.

Dispense de déclaration

Certains traitements de données très courants, qui ne soulèvent aucune difficulté particulière, sont totalement dispensés de déclaration. Les traitements informatisés de la comptabilité de l’entreprise, de la paie du personnel (rémunérations, tenue des registres obligatoires, déclarations sociales) et de la gestion des fournisseurs peuvent ainsi être mis en œuvre sans aucune formalité à accomplir auprès de la Cnil.

Attention là encore, la dispense de déclaration est subordonnée au respect des conditions posées par la Cnil. Ainsi, par exemple, les fichiers paie sont dispensés de déclaration sous réserve que les traitements de ces données aient pour seules finalités celles indiquées par la Cnil (calcul et paiement des rémunérations…), que les données collectées soient uniquement celles énumérées par la Cnil (identité, situation familiale et matrimoniale, nombre d’enfants à charge…) et que leurs destinataires soient seulement ceux définis pas la Cnil (service chargé de l’administration et de la paie du personnel, organismes gérant les différents systèmes d’assurances sociales…).

Comment déclarer ?

Les entreprises peuvent déclarer leurs fichiers à la Cnil par courrier ou, plus simplement, par Internet sur le site www.cnil.fr. Plusieurs types de formulaires peuvent ainsi être remplis selon qu’il s’agit d’une déclaration normale ou simplifiée. Et quelques jours après la déclaration, l’entreprise reçoit un récépissé qui lui permet alors de mettre en œuvre le traitement projeté en toute légalité.

Les demandes d’autorisation nécessitent, quant à elles, un examen plus approfondi par la Cnil. Pouvant également être transmises en ligne, elles doivent faire l’objet d’un dossier complet comprenant un certain nombre d’informations très précises. La réponse de la Cnil intervenant, cette fois, dans un délai de deux mois environ.

À noter que toutes ces formalités sont gratuites.

Notre conseil : remplir correctement une déclaration, et a fortiori une demande d’autorisation, n’est pas simple. Aussi, est-il vivement conseillé de prendre contact avec la Cnil, qui vous informera de la nature et de l’étendue des éventuelles obligations à remplir à son égard et qui vous guidera dans l’accomplissement des formalités. Bien entendu, nous sommes à votre disposition pour vous assister dans vos démarches auprès de la Cnil.

Informer les personnes fichées

Les personnes qui sont concernées par un fichier disposent de droits. Du droit de demander à prendre connaissance des informations les concernant contenues dans le fichier considéré (on parle de « droit d’accès »), du droit de faire procéder à la correction de ces informations (« droit de rectification »), et enfin, du droit de s’opposer, à condition toutefois de faire valoir une raison légitime, à ce que les données personnelles les concernant fassent l’objet d’un traitement et soient, par exemple, utilisées à des fins de prospection commerciale (« droit d’opposition »). Ces droits pouvant être exercés à tout moment.

L’entreprise qui détient des fichiers de données à caractère personnel et procède à des traitements est donc tenue, dès leur collecte, d’informer les personnes concernées qu’elles disposent de ces droits. En pratique, une mention en ce sens doit être inscrite dans ses divers formulaires de collecte de données (bons de commande, formulaire de contact…) et sur son site Internet.

Bon à savoir : pour simplifier la tâche des entreprises, la Cnil propose sur son site Internet des modèles de mention, la formule générale étant la suivante :
« Les informations recueillies font l’objet d’un traitement informatique destiné à … (veuillez préciser la finalité). Les destinataires des données sont : …………… (précisez). Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, que vous pouvez exercer en vous adressant à ……………………………… (veuillez préciser le service et l’adresse). Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. »

Garantir la sécurité des fichiers

L’entreprise est aussi garante de la confidentialité et de la sécurité des données à caractère personnel contenues dans ses fichiers. Aussi doit-elle impérativement s’assurer que ces informations ne soient pas divulguées à des personnes qui ne sont pas habilitées à les consulter. Un certain nombre de mesures doivent donc être prises à cette fin. L’entreprise doit notamment sécuriser l’accès aux locaux dans lesquels peuvent se trouver des fichiers de données sensibles et mettre ces derniers sous clé. Elle doit également veiller à ce que l’accès et l’utilisation de ces fichiers ne soient possibles qu’aux personnes habilitées et dotées de mots de passe qu’il sera prudent de changer régulièrement.


À noter : le transfert de ces fichiers sensibles vers un pays extérieur à l’Union européenne est en principe interdit.

Respecter la finalité des fichiers

Il convient aussi impérativement de respecter la finalité des traitements ainsi déclarés ou autorisés. En effet, un fichier doit avoir un objectif précis et les informations qu’il contient doivent être cohérentes et utilisées par rapport à cet objectif. Quant à la durée de conservation des données, elle ne doit pas excéder le temps de réalisation de cet objectif.

Gare aux sanctions encourues en cas de non-respect des règles !

Les entreprises qui procèdent ou font procéder, y compris par négligence, à des traitements de données à caractère personnel sans avoir respecté les formalités obligatoires préalables à leur mise en œuvre encourent deux types de sanctions :

– des sanctions administratives, telles qu’un avertissement, une amende ou encore une injonction de cesser le traitement litigieux, prononcées par la Cnil après une procédure contradictoire au cours de laquelle l’entreprise aura eu la faculté d’apporter des explications et été invitée à se mettre en conformité avec la loi ;

– des sanctions pénales, qui peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende, infligées par les tribunaux (mais rarement prononcées en pratique). Ces sanctions pénales sont également encourues en cas de violation de l’obligation de garantir la sécurité et la confidentialité des données ou de non-respect de la durée de conservation des informations ou de la finalité d’un traitement.

Désignez un correspondant informatique et libertés !

Une entreprise a tout intérêt à désigner en interne un « correspondant à la protection des données à caractère personnel », plus communément appelé « correspondant informatique et libertés » (Cil). En effet, ce Cil est chargé de veiller au bon respect dans l’entreprise des obligations imposées par la loi informatique et libertés. Et l’existence d’un Cil dispense l’entreprise des formalités de déclarations préalables obligatoires.

Cette fonction peut être assurée par n’importe quel salarié de l’entreprise dès lors qu’il possède un minimum de compétences juridiques et techniques. Pour des raisons d’indépendance et d’objectivité, il ne peut s’agir ni d’un dirigeant ni d’un associé de la société.

La nomination d’un Cil doit être portée à la connaissance des représentants du personnel et être notifiée à la Cnil.

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Comment optimiser votre financement ?

Dans la période économique très incertaine que nous traversons, les entreprises sont souvent confrontées à des difficultés de financement. Il est donc essentiel pour le dirigeant d’avoir parfaitement à l’esprit les différentes formules de financement auxquelles il peut éventuellement recourir. Des financements qui peuvent être de deux ordres : ceux qui proviennent des associés de la société, ou de l’entrepreneur lui-même pour une entreprise individuelle, les fonds propres ou ceux dont l’origine est extérieure à l’entreprise, qui proviennent essentiellement des organismes financiers.

Les fonds propres et les quasi-fonds propres

Le capital social et les réserves

Le capital social est spécifique aux sociétés. Il correspond à la somme que les associés ont décidé de lui consacrer de façon définitive. Il s’agit donc de fonds qui sont destinés à rester de manière durable dans l’entreprise, et non à être remboursés à ceux qui les ont apportés. Ces derniers ne pourront récupérer leur mise qu’au jour de la liquidation de la société, si un boni peut être dégagé, ou par le biais d’une vente des titres, parts sociales ou actions qu’ils ont reçus en échange de leurs apports, voire plus exceptionnellement par le biais d’une réduction de capital.

Ce capital social peut éventuellement être complété par les réserves accumulées au fur et à mesure de la vie de l’entreprise. Il s’agit de la part des résultats que les associés décident de laisser au sein de la structure, contrairement aux dividendes qui représentent la part de résultat qui leur est distribuée. Une politique de consolidation des capitaux propres prudente et que l’on doit conseiller en période de crise puisqu’elle apporte un matelas financier à l’entreprise.

Dans une entreprise individuelle, il n’y a pas de capital social, mais un compte de l’exploitant : les apports de fonds et, par la suite, les retraits effectués par l’exploitant apparaissent dans ce compte qui peut, à la différence du capital social, fluctuer dans les deux sens, positif ou négatif.

Le niveau de ce compte permet de mesurer les efforts accomplis par le chef d’entreprise pour asseoir la structure financière de l’entreprise.

Les comptes courants d’associés

Les comptes courants d’associés représentent les sommes mises à la disposition de la société par ses associés de façon temporaire. Ils sont donc destinés à être retirés à plus ou moins long terme. C’est pourquoi on parle de quasi-fonds propres et qu’ils figurent au rang des dettes de l’entreprise, au passif du bilan.

Il faut d’ailleurs noter que dans une entreprise individuelle, il n’y a pas de compte courant, le compte de l’exploitant étant destiné à recevoir les fonds apportés temporairement par le chef d’entreprise.


Point important : les comptes courants d’associés peuvent faire l’objet d’un engagement de blocage sur un certain temps et pour un certain montant. On parle alors de comptes courants bloqués. En période économique tendue, il peut être intéressant de prévoir ce blocage, ou au moins les conditions dans lesquelles les associés pourront exiger le remboursement de leur prêt. Cela évitera que des demandes de remboursement mettent la société en péril.

Les apports de sociétés de capital-risque

Les sociétés de capital-risque peuvent apporter de l’argent frais à la société dans le but de revendre à plus ou moins long terme leur participation et de réaliser à cette occasion une plus-value. Il s’agit en général de filiales spécialisées d’organismes financiers, ou de sociétés créées par des chefs d’entreprise qui rassemblent des fonds pour investir dans de nouvelles structures et les aider à se développer : on parle alors de business angels, acteurs qui sont davantage animés par une volonté d’aider de jeunes entreprises à démarrer que de réaliser une plus-value. En période de crise, le concours de ces business angels est précieux et facilité par la possibilité pour ces « anges » de déduire fiscalement les sommes souscrites.

Les financements externes

L’emprunt bancaire

Le classique emprunt bancaire consiste, vous le savez, en la mise à disposition d’une somme, par un organisme financier, à l’entreprise qui s’engage à la rembourser selon un échéancier préalablement défini.

En contrepartie de son financement, l’organisme prêteur perçoit des intérêts rémunérant l’apport de fonds et les risques qu’il prend. Du point de vue comptable, les emprunts figurent au passif du bilan de l’entreprise.

Le crédit-bail

Le crédit-bail, appelé également location avec option d’achat (LOA), est sensiblement différent de l’emprunt, bien qu’il serve en principe à financer le même type de biens. En effet, lorsqu’elle finance un investissement par le biais d’un emprunt, l’entreprise en est propriétaire dès le premier jour. En contrepartie, elle devient débitrice de la banque. Dans le cadre d’un crédit-bail, pendant toute la durée du contrat, l’entreprise n’est pas propriétaire du bien. Il s’agit d’une simple location assortie d’une promesse de vente à l’issue de la période de location. L’organisme financier possède donc le bien, le loue à l’entreprise et s’engage à le lui vendre après une certaine période selon des conditions prédéfinies. La valeur résiduelle, correspondant au prix d’achat final, représentant en général une somme dérisoire. Inconvénient pour le preneur du crédit-bail : il n’est pas propriétaire de son matériel. Mais cette technique offre certains avantages par rapport à un financement classique :

– elle procure une meilleure garantie à la banque, celle-ci n’étant pas totalement dessaisie du bien ;

– elle ne pénalise pas le bilan de l’entreprise puisqu’elle ne figure pas au rang des dettes.

En revanche, en termes financiers, les coûts du crédit-bail et de l’emprunt sont souvent identiques ou très proches.

Le crédit fournisseurs

Le crédit fournisseurs constitue une facilité de trésorerie. En effet, il consiste en l’octroi par les fournisseurs de délais de règlement. Des délais bienvenus en période difficile et qu’il est important de négocier. Et n’oubliez pas de mobiliser vos créances cats en cas de besoin de trésorerie.

Le découvert autorisé

Par un découvert, également appelé facilité de caisse, la banque autorise l’entreprise à prélever, pendant une durée déterminée et dans une certaine limite, un montant qu’elle met à sa disposition. Le solde du compte bancaire est alors négatif pendant toute la durée d’utilisation des fonds par l’entreprise. Ce type de financement, qui n’est pas adossé à un bien et devient donc difficile à garantir, est souvent remis en cause lorsque la conjoncture se tend.

Vous avez donc intérêt à négocier avec la banque le sort de cette facilité de caisse si le temps venait à se couvrir.


Notre conseil : il est important, si ce n’est pas déjà fait, de faire dès aujourd’hui un point précis sur le financement de l’activité et des besoins de votre entreprise. Le Cabinet est à votre disposition pour vous y aider, et éventuellement pour aller plus loin en établissant un prévisionnel financier pour 2012 et en vous assistant dans vos négociations avec vos partenaires financiers.

PASSIF DU BILAN N N-1
Capitaux propres– Capital (1)– Réserves (2)– Report à nouveau- Résultat de l’exercice- Provisions réglementées
TOTAL 1
– Provisions pour risqueset charges (Total 2)Dettes– Emprunts et dettes assimilées (4)– Avances et acomptes reçussur commandes en cours- Fournisseurs et comptes rattachés- Autres (3)– Produits constatés d’avance
TOTAL 3
TOTAL GÉNÉRAL (1 + 2 + 3)

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Clause d’agrément des transmissions d’actions par succession

Dans une société par actions simplifiée, est-il possible de soumettre l’entrée dans la société des héritiers d’un associé décédé à l’accord des autres associés ?

Les sociétés par actions simplifiées (SAS) sont régies à la fois par les dispositions du Code de commerce qui leur sont spécifiques et par celles relatives aux sociétés par actions (sociétés anonymes) qui ne sont pas incompatibles avec les premières. Or, en matière d’agrément (c’est-à-dire de procédure subordonnant les transferts d’actions à l’accord des associés), les dispositions des SA et des SAS n’offrent pas les mêmes possibilités. Ainsi, dans les SA, la loi interdit expressément que les clauses d’agrément s’appliquent aux successions. Dans les SAS, le législateur offre aux statuts la faculté de prévoir que toute cession d’actions puisse être soumise à l’agrément préalable de la société. La notion de « cession » n’englobant pas, en principe, les transmissions par succession. Toutefois, la grande liberté statutaire dont bénéficient les SAS invite à considérer qu’il est possible de soumettre à agrément les transmissions d’actions par succession.

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Mettre en place des ventes liées ou des ventes avec prime

Les commerçants disposent de plus de liberté pour organiser certaines opérations promotionnelles.

Récemment autorisées par la loi, les ventes liées et les ventes avec prime font désormais partie des nombreuses techniques promotionnelles auxquelles le commerçant peut recourir pour séduire et fidéliser sa catèle. Attention toutefois, ces pratiques, longtemps considérées comme « agressives », doivent être parfaitement claires et respectueuses du consommateur.

Les ventes liées

Auparavant, il était interdit d’imposer au consommateur qui achetait un produit ou un service l’achat d’un autre produit ou d’un autre service, ou d’une quantité minimale de produit. La vente de produits différents regroupés dans un seul paquet, ou de plusieurs produits identiques réunis sous un même conditionnement (vente par lot) était donc en principe prohibée.


Précision : les ventes liées étaient néanmoins autorisées notamment lorsque chaque article pouvait être acheté séparément ou lorsque le conditionnement était le fait du fabricant ou n’était pas disproportionné par rapport aux besoins d’un consommateur moyen (lot de 8 yaourts, produits prédécoupés tels que du jambon…).

Avec la loi nouvelle, les ventes liées ne sont désormais plus interdites, sauf si elles revêtent un caractère déloyal, c’est-à-dire si elles sont contraires aux exigences de bonne foi et de compétence professionnelle et altèrent le comportement économique du consommateur. Ainsi, toute pratique susceptible d’induire l’acheteur en erreur (au moyen de fausses indications ou de fausses présentations, ou encore par l’omission d’une information essentielle) ou de restreindre sa liberté de choix en le harcelant ou en le contraignant physiquement ou verbalement, continue d’être proscrite. Le commerçant qui recourrait à de telles méthodes s’exposerait à une amende pouvant atteindre 1 500 € pour chaque infraction commise.

Les ventes avec prime

Jusqu’à présent, la loi interdisait les ventes et les prestations de services avec prime. En d’autres termes, aucune vente ne pouvait être accompagnée d’un produit ou d’un service gratuit (autre qu’un produit ou un service identique à celui acheté).


Précision : un commerçant pouvait toutefois valablement offrir à ses cats des objets ou des services de faible valeur, des échantillons ou des produits nécessaires à l’utilisation du bien vendu (par exemple, des piles accompagnant la vente d’un jouet).

Dorénavant, à l’instar des ventes liées, les ventes avec prime sont autorisées à condition qu’elles ne soient pas mises en place dans des conditions qui les rendent trompeuses ou agressives.

Les loteries commerciales

Organiser une loterie commerciale est également un moyen de capter ou de fidéliser une catèle. Cette opération publicitaire, qui consiste à faire naître l’espérance d’un gain aux participants, est désormais licite même si elle est réservée aux seules personnes qui passent une commande.


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Les assurances de l’entreprise

Toute entreprise peut un jour devoir faire face à un sinistre susceptible d’interrompre son fonctionnement ou d’entamer sa stabilité financière s’il n’a pas été bien anticipé. Des risques aussi imprévisibles que variés et dont, en tant que dirigeant d’entreprise, vous pouvez vous protéger en ayant recours aux services d’un assureur. Voici donc une présentation des assurances qu’il est obligatoire ou conseillé de souscrire.

Les différents types d’assurance

On classe généralement les risques auxquels une entreprise peut être exposée en fonction des trois grandes catégories d’assurances qui les couvrent.

L’assurance des biens de l’entreprise

La première catégorie d’assurances, l’assurance de choses, garantit les biens de l’entreprise (ses locaux, son mobilier, ses véhicules, ses outils de production, ses stocks, son système informatique…) en cas de perte ou de détérioration.

L’entrepreneur souscrit généralement un contrat multirisques couvrant une grande part des risques encourus par ses biens : incendie, inondation, explosion, tempête, vandalisme, vol… Un contrat multirisques qu’il peut moduler en souscrivant des extensions de garantie adaptées à ses besoins telles qu’une assurance contre les bris de machines, une garantie supports informatiques (archives et fichiers informatiques détruits), ou encore une garantie marchandises et matériels transportés.

Les véhicules de l’entreprise faisant, quant à eux, l’objet d’un contrat d’assurance spécifique.

L’assurance de responsabilité

La deuxième catégorie d’assurances, l’assurance de responsabilité civile, couvre les dommages, directs ou indirects, causés par l’entreprise aux tiers (cats, partenaires, visiteurs, environnement…) dans le cadre de son activité.

Ici, les risques sont particulièrement variés (dommages corporels, matériels, voire immatériels tels que les pertes d’exploitation), et peuvent provenir de sources différentes : dommages causés par l’entrepreneur lui-même, ses salariés, ses sous-traitants, ses produits, son matériel, ses installations, ses prestations… Et ils peuvent se produire dans les locaux de l’entreprise ou en dehors (par exemple sur un chantier) et porter sur un bien que l’entreprise a sous sa garde (un bien confié ou loué).

Généralement, le contrat multirisques souscrit par l’entrepreneur contient un volet responsabilité qui englobe en principe la responsabilité civile de l’entreprise et notamment sa responsabilité civile professionnelle. Et là encore, selon son activité, il peut souscrire des garanties optionnelles adaptées à ses besoins, voire des contrats spécifiques (notamment pour les professions auxquelles la loi impose de souscrire une responsabilité civile professionnelle).

L’assurance de personnes

Enfin, l’assurance de personnes offre des garanties spécifiques au chef d’entreprise, à son conjoint et à ses salariés. Il s’agit principalement ici pour l’entrepreneur d’organiser sa protection sociale et, éventuellement, celle de son conjoint. L’entrepreneur peut également souhaiter ou être amené, le cas échéant, à compléter les prestations servies à ses salariés par les organismes de Sécurité sociale en matière de santé, de prévoyance (invalidité, décès…) et de retraite. Pour ce faire, l’entreprise peut souscrire des contrats d’assurances collectives.

Outre les assurances sociales, d’autres garanties liées aux individus entrent dans la catégorie des assurances de personnes. Ainsi, l’entreprise peut avoir intérêt à souscrire une assurance, dite « homme-clé », qui couvre les conséquences (comme la baisse du chiffre d’affaires) de la disparition brutale d’un dirigeant ou d’un salarié particulièrement essentiel pour l’entreprise. Elle peut également décider, par exemple, d’assurer les collaborateurs qui voyagent beaucoup en France ou à l’étranger, pour couvrir notamment les frais médicaux, les frais d’assistance, de rapatriement, de modification ou d’annulation des titres de transport, le vol des biens des collaborateurs, etc.

Que faut-il assurer ?

Les assurances obligatoires

Un certain nombre d’assurances sont rendues obligatoires par la loi ou les textes réglementaires. Ainsi, pour tout véhicule terrestre à moteur que vous utilisez (automobile, engin de chantier, chariot de manutention…), vous êtes tenu de souscrire une assurance de responsabilité civile destinée à indemniser les dommages corporels et matériels susceptibles d’être causés aux autres.

Sachant que la garantie des dommages subis par les véhicules de l’entreprise en cas d’accident, est, quant à elle, facultative (mais souvent indispensable en pratique).


À noter : vous pouvez également être tenu de souscrire une assurance imposée par l’un de vos partenaires. Ainsi, les propriétaires de locaux professionnels obligent systématiquement leurs locataires à souscrire une assurance, par le biais d’une clause insérée dans le contrat de bail.

Parmi les autres assurances obligatoires, la souscription d’une assurance responsabilité civile professionnelle s’impose à certaines entreprises en raison de leur activité, telles que les entreprises du bâtiment et les professions médicales. Pour savoir si vous devez souscrire une telle garantie, rapprochez-vous de votre ordre professionnel, de votre syndicat, des chambres consulaires ou de la Fédération française des sociétés d’assurances.

S’agissant des assurances sociales, le Régime social des indépendants (RSI) est un régime obligatoire de Sécurité sociale pour les travailleurs indépendants, ainsi que pour leurs conjoints collaborateurs lorsqu’ils participent de manière régulière à l’activité.

Par ailleurs, toute entreprise employant des salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale est tenue d’adhérer à une institution de retraite complémentaire membre de l’Agirc (pour ses salariés ingénieurs et cadres) et à une institution de retraite complémentaire membre de l’Arrco (pour tous ses salariés). En outre, elle peut être obligée, en vertu d’une convention ou d’un accord collectif interprofessionnel, de branche ou professionnel, d’assurer la protection sociale complémentaire de ses salariés. Ces garanties collectives couvrant la prévoyance (frais de santé, invalidité, décès…) et/ou la retraite (régime supplémentaire s’ajoutant au régime de base de la Sécurité sociale et aux régimes complémentaires obligatoires de retraite).

Les assurances indispensables ou recommandées

D’autres assurances, bien que non obligatoires, peuvent toutefois s’avérer indispensables. Tel est le cas, par exemple, de celles couvrant les dommages causés aux locaux ou aux véhicules de l’entreprise, en particulier lorsqu’elle dispose d’une flotte importante, ou d’une assurance couvrant les dommages causés à des biens qui constituent le cœur de l’activité de l’entreprise (marchandises transportées par une entreprise de transport par exemple).

Enfin, certaines assurances sont simplement recommandées. Ainsi, l’assurance-crédit protège l’entreprise, jusqu’à un certain montant, contre les risques d’impayés de ses cats. L’assurance pertes d’exploitation, quant à elle, a notamment pour but de compenser la chute du chiffre d’affaires de l’entreprise en cas d’arrêt ou de diminution de son activité suite à un sinistre (par exemple, la destruction des locaux par un incendie). Une telle assurance permet en effet de replacer l’entreprise, par le versement d’une indemnité, dans la situation qui aurait été la sienne si le sinistre n’avait pas eu lieu.

On pense également aux assurances permettant d’améliorer la couverture sociale du chef d’entreprise : assurance de retraite supplémentaire, assurance chômage, assurance accident ou maladie d’origine professionnelle.


Notre conseil : pour faire votre choix parmi les assurances à souscrire, vous devez procéder à une analyse fine de vos besoins en prenant en considération votre activité, les risques que vous pouvez prendre en charge en fonction de votre capacité financière et ceux qu’il est, au contraire, préférable de transférer à un assureur.

Vérifiez vos contrats

Avant de souscrire un contrat d’assurance, vérifiez :

– les risques couverts, les garanties en option, les exclusions de garantie ;

– l’adaptation des montants de garantie aux risques encourus ;

– le montant des franchises (sommes qui restent à votre charge en cas de sinistre).

Déclarez les changements affectant votre activité

Votre activité professionnelle évolue ? Vos contrats d’assurance ont peut-être besoin d’être mis à jour afin de couvrir parfaitement vos risques. Veillez donc à informer régulièrement et précisément votre assureur des changements qui interviennent au cours de la vie de votre entreprise. Le Code des assurances vous oblige d’ailleurs à prévenir votre assureur lorsque des circonstances nouvelles ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques décrits lors de la souscription du ou des contrats d’assurance, soit d’en créer de nouveaux.

Tableau récapitulatif des principales assurances de l’entreprise
Les assurances obligatoires Les assurances indispensables Les assurances recommandées
Assurances de biens – assurance des locaux professionnels loués (souvent imposée par une clause du bail) – assurance des locaux professionnels possédés en propre par l’entreprise- assurance dommages causés aux véhicules de l’entreprise- assurance des biens qui sont au cœur de l’activité de l’entreprise – garantie pertes d’exploitation (baisse du chiffre d’affaires suite à un dommage)- garantie perte de la valeur vénale du fonds de commerce- assurance-crédit
Assurances de responsabilité – assurance responsabilité des dommages causés aux tiers par les véhicules de l’entreprise- assurance responsabilité civile professionnelleobligatoire pour certaines activités – assurance responsabilité civile professionnelle- assurance responsabilité civile spécifiquement adaptée à l’activité de l’entreprise – assurance responsabilité des dirigeants de société
Assurances de personnes – assurance maladie-maternité, retraite (de base et complémentaire) et invalidité-décès du chef d’entreprise- retraite complémentaire des salariés- prévoyance complémentaire et retraite supplémentaire des salariés rendues obligatoires par une convention ou un accord collectif de travail – retraite supplémentaire, prévoyance complémentaire, assurance chômage du chef d’entreprise- assurance homme-clé


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Les covenants bancaires ou clauses imposant à l’emprunteur de respecter des ratios financiers

Dans le contexte économique actuel de dégradation de la situation financière des entreprises, celles-ci éprouvent les plus grandes difficultés à respecter les covenants figurant dans leurs contrats de prêts. Les covenants sont des clauses, insérées dans des contrats de prêts conclus entre une banque et une entreprise, qui imposent au débiteur le respect de certains engagements spécifiques et notamment de ratios financiers. Le remboursement anticipé du prêt pouvant être la conséquence la plus fréquente du non-respect des objectifs fixés contractuellement.

Deux grands types de covenants

Covenants « financiers »

Les covenants financiers contraignent une entreprise à respecter des ratios financiers au moment de chaque clôture annuelle des comptes. Pour l’établissement financier, le fait d’inclure ces ratios dans le contrat de prêt lui permet de s’assurer que l’entreprise à qui elle prête des fonds, à un moment donné, s’obligera à conserver tout au long de la durée du crédit une structure financière et une rentabilité suffisantes, lui permettant ainsi de respecter les échéances de remboursement.

Les ratios fréquemment utilisés varient d’un établissement à l’autre, mais on retrouve souvent celui des dettes financières/fonds propres, du cash-flow libre.

« Autres » convenants

On trouve des clauses obligeant le dirigeant d’entreprise à tenir informé l’établissement bancaire « prêteur » des modifications de structure juridique ou d’actionnariat de la société, de la souscription de dettes ou de la cession d’actifs.

La rupture de covenants

L’établissement bancaire n’est en droit d’exiger le remboursement anticipé que dans les cas stipulés au contrat de prêt et ce, dans la mesure où il respecte le formalisme prévu.

En cas de non-respect d’un covenant, la sanction est donc extrêmement lourde puisque l’entreprise doit régler l’intégralité du montant de l’emprunt restant dû.

Le fait ou l’événement doit toutefois remplir deux critères :

– affecter de façon significative la situation financière de l’emprunteur ;

– empêcher le remboursement de l’emprunt.

Ainsi, un risque potentiel de dégradation de la situation financière de l’emprunteur suffit à entraîner la déchéance du prêt, même si les échéances sont honorées conformément au contrat signé entre les parties.

Le traitement comptable des covenants

Selon la commission des études comptables de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (EC 2009-45), on observe deux cas :

– En l’absence de renégociation de la dette entre la date de clôture et celle de l’arrêté des comptes, la dette devient alors exigible de plein droit.

Cette exigibilité ne modifie pas, dans les comptes individuels, la rubrique du passif du bilan. Mais l’emprunt devenant immédiatement exigible doit être intégrée dans le total des concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques « à moins d’un an » figurant au pied de bilan ainsi que dans la colonne « à un an » de l’état des échéances et des dettes à la clôture de l’exercice présenté en annexe. Cette information devra, par ailleurs, être mentionnée dans le rapport de gestion.

– En cas de renégociation de la dette à la date d’arrêté des comptes avec report de son terme, il faut aussi déclasser les échéances rendues exigibles en « part à moins d’un an » en bas de bilan et dans l’annexe des comptes annuels, partie « état des échéances et des dettes ». Mais cette renégociation de la dette est un événement postérieur à la date de clôture sans a direct et prépondérant avec une situation existante à la date de clôture.

Toutefois, en fonction du caractère significatif et de son incidence sur les liquidités de l’entreprise, une information sur l’accord formalisé postérieurement doit être fournie dans l’annexe et le rapport de gestion.

En conclusion, les covenants bancaires jouent le rôle de « garde-fous ». Lorsqu’ils ne sont pas respectés, il est primordial d’en informer le commissaire aux comptes qui s’interrogera sur l’efficacité de déclencher une procédure d’alerte.

Dans le cas d’un « L B O », ce dernier devra s’assurer que les liquidités ne font pas défaut à la société, car bien que bénéficiaire, cette dernière peut venir à éprouver des difficultés dans le futur pour rembourser une dette senior.

Il devra par ailleurs s’assurer que les dividendes remontent dans la holding tête de groupe et qu’ils servent bien au remboursement de cette dette.

Dans les faits, il est rare qu’un établissement financier applique l’exigibilité immédiate d’une dette ; cette situation ayant pour conséquence certaine un état de cessation de paiement de l’entité avec une forte probabilité de se transformer en liquidation judiciaire, minorant d’autant plus les chances de la banque de récupérer sa créance.

C’est pourquoi les banques ne déclenchent l’exigibilité immédiate du solde restant dû de leur créance que lorsque la rupture des covenants s’accompagne d’autres signaux d’alerte donnant à penser que la société se trouve, de toute façon, au bord de la rupture. Dans les autres cas, elles utilisent un levier pour renégocier les conditions de leur soutien.

Enfin, il faut rappeler que dans une phase de sollicitation de nouveaux emprunts, les covenants bancaires doivent se négocier autant que le taux nominal de l’emprunt.

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Conservation des documents de l’entreprise : quels délais ?

Le point sur la durée pendant laquelle vous devez conserver les divers documents émis ou reçus par votre entreprise.

Les multiples documents émanant ou reçus par votre entreprise dans le cadre de son activité doivent être conservés pendant un certain temps, en particulier à titre de preuves. Déterminées soit par la loi, soit en fonction des délais de prescription applicables ou des périodes pendant lesquelles l’administration est susceptible de procéder à des contrôles, les durées de conservation varient selon la nature et le type de document concerné. Le tableau ci-dessous fait la synthèse des durées minimales de conservation des principaux documents de l’entreprise.

durées minimales de conservation des principaux documents de l’entreprise
Type de document Durée minimale de conservation
Documents civils et commerciaux Contrats conclus avec un autre commerçant ou avec un particulier 5 ans
Contrats d’acquisition et de cessions de biens immobiliers et fonciers 30 ans
Factures cats et fournisseurs 10 ans à compter de la clôture de l’exercice
Autres documents commerciaux (bons de commande, bons de livraison, etc.) 10 ans à compter de la clôture de l’exercice
Documents comptables Livres et registres comptables 10 ans
Documents bancaires Relevés bancaires, talons de chèques, etc. 5 ans
Documents sociaux (pour les sociétés commerciales) Comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe) 10 ans à compter de la clôture de l’exercice
Convocations, feuilles de présence et pouvoirs 3 ans
Ordres et registres de mouvements de titres 5 ans
Rapports du gérant ou du conseil d’administration 3 ans
Rapports des commissaires aux comptes 3 ans
Registres des procès-verbaux d’assemblées et de conseil d’administration 5 ans
Statuts, annexes et pièces modificatives 5 ans à compter de la radiation de la société au registre du commerce et des sociétés
Documents relatifs au personnel Double des bulletins de paie (papier) 5 ans
Registres et état du personnel 5 ans
Double des bordereaux de paiement des cotisations sociales 5 ans
Reçus pour solde de tout compte 5 ans

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