De l’idée au projet

À la base de toute création d’entreprise, il y a une idée, clé de voûte de la réussite du projet. Cette idée peut être celle du créateur lui-même, ou un concept mis au point par d’autres personnes, qu’il va développer grâce à des accords juridiques, comme le contrat de franchise. La concrétisation de cette idée par la création d’une entreprise est ensuite étroitement liée à la motivation du créateur, qui doit être prêt à s’investir pleinement. Son parcours sera en effet semé d’embûches très diverses qu’il lui faudra surmonter. Il importe donc que le choix de l’activité et ses modalités d’exploitation soient totalement en adéquation avec le projet personnel du futur chef d’entreprise.

1 – Définition et analyse critique de l’idée

L’idée peut avoir de nombreuses origines : elle peut être née de l’expérience professionnelle du créateur, d’un savoir-faire, d’une formation initiale lui ayant permis d’acquérir les compétences indispensables, ou encore de simples circonstances lui ayant offert l’opportunité de se lancer. Dans tous les cas, le créateur doit faire preuve d’esprit critique et rechercher en toute objectivité les forces et surtout les faiblesses de son projet. À tout moment, il lui faut rester vigilant pour ne pas se laisser emporter par son idée et ne pas se voiler la face et occulter les écueils qui risquent de jalonner le parcours du créateur. Pour cela, échanger avec des hommes et des femmes d’expérience, être à l’écoute de leurs critiques et de leurs conseils est indispensable. Ces « sachants » peuvent être, par exemple, des personnes qui ont déjà franchi le pas de la création, des hommes de l’art tels que des professionnels du conseil, mais aussi des membres de réseaux d’entrepreneurs qui aident les jeunes créateurs à bâtir leur projet.

Puis, une fois l’idée définitivement retenue, l’idéal est de la coucher dans le détail sur le papier, d’élaborer une véritable feuille de route pour lister toutes les étapes à franchir, et bien mettre en évidence ses objectifs. Il y a quelques siècles, Sénèque ne disait-il pas déjà : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne connaît son port. »

2 – Le profil personnel du porteur de projet

2.1 – L’environnement favorable

Se lancer dans la création d’une entreprise est une lourde et grave décision impliquant un investissement personnel très important du créateur, qui monopolisera son temps et son énergie pendant une longue période. Celui-ci doit donc disposer d’une grande disponibilité et être conscient que sa nouvelle activité l’obligera à mettre de côté, pour un certain temps du moins, ses activités extraprofessionnelles. Seule une profonde motivation, qui ne doit pas s’estomper au fur et à mesure de l’apparition des difficultés, permet d’assurer la réussite. Pour autant, cela ne suffit pas ; la charge importante qu’implique la création d’une entreprise doit être en adéquation avec le projet personnel du créateur et également avec celui de son proche entourage. Il est donc nécessaire que le conjoint et les autres membres de la famille adhèrent au projet, en acceptent les contraintes et en mesurent à l’avance les charges. Tout autant que le créateur lui-même, son entourage doit en effet être informé des efforts à entreprendre et des risques encourus, sur le plan financier notamment.

Par ailleurs, afin de pouvoir se concentrer au mieux sur le cœur de métier de sa nouvelle activité, qui à lui seul nécessitera un lourd investissement et l’accaparera, le nouveau dirigeant doit s’entourer de professionnels qui l’assisteront dans des domaines qui ne sont pas les siens et pour lesquels ils pourront lui apporter de précieux conseils.

2.2 – L’aptitude à gérer et à diriger une entreprise

La réussite de la création d’une entreprise, bien qu’elle soit très souvent liée à des compétences techniques propres à l’activité développée, impose également au créateur de maîtriser des qualités humaines indispensables. Même s’il n’y a pas de profil type « créateur d’entreprise », comme le prouve la grande diversité des personnalités du monde des entrepreneurs, il apparaît que certains traits de caractère prédominent chez ceux qui ont réussi.

Avant d’entrer dans l’aventure de la création, le porteur du projet doit donc s’assurer qu’il les possède ou au moins qu’il saura les acquérir et les développer.

En premier lieu, un chef d’entreprise doit être doté d’un esprit volontaire et faire preuve de dynamisme. Le monde des affaires est dur, et il faut savoir éviter les écueils, surmonter les difficultés et bien souvent jouer des coudes. Une bonne dose d’optimisme est parfois souvent indispensable pour réussir. Même s’il ne s’agit pas d’être béat et s’il faut rester parfaitement raisonné. Il faudra aussi souvent faire preuve d’innovation, ne pas craindre de sortir des sentiers battus, oser prendre des risques et faire preuve de courage.

Par ailleurs, le créateur doit posséder les qualités nécessaires pour travailler en équipe : savoir s’entourer, faire confiance et déléguer sont les maîtres mots. Une équipe demande à être dirigée pour donner un sens à son action, mais elle doit aussi être écoutée et motivée. Il est essentiel de prendre le temps de le faire, même lorsque l’on est déjà très occupé par le développement de son affaire. Ces échanges avec les femmes et les hommes qui travaillent dans l’entreprise sont source de dynamisme et contribuent à la réussite de l’entreprise par leur efficacité ; même si le doute vient parfois s’installer dans l’esprit du jeune entrepreneur, il doit veiller à ne pas l’exprimer. La rage de vaincre doit toujours l’emporter sur le doute, même si celui-ci est parfois très présent !

Ce besoin de dialogue et d’écoute est essentiel pour le personnel embauché, mais aussi pour les associés qui participent à la naissance de l’entreprise. Il faut veiller à maintenir un dialogue régulier pour s’assurer que l’esprit associatif qui anime chacun est toujours là et que les associés sont tous toujours en phase les uns par rapport aux autres. Ces échanges permettent également de mettre à jour les éventuelles difficultés et ainsi de les déceler dès leur apparition.

Le créateur doit également savoir se remettre en question ; en permanence, son esprit critique doit rester en éveil à l’égard des choix qu’il fait et des résultats qu’il obtient. Pour cela, dès le lancement de son entreprise, il devra mettre en place des outils de mesure de performances. Ces indicateurs lui permettront de comparer ses réalisations à ses objectifs, de mesurer les écarts et de les analyser. Car plus vite une difficulté est mise en évidence, plus tôt les remèdes pourront être mis en œuvre.

Il devra également accepter les critiques, rester à l’écoute des autres pour entendre leurs observations et leurs réserves. Cela est particulièrement vrai au cours de la phase qui précède la création, lors de la réflexion sur l’idée et les moyens de la développer. À ce titre, il est important qu’il s’entoure de professionnels compétents dans les différents domaines de l’entreprise. Le recours à leurs services et leurs conseils représente certainement un coût mais, bien souvent, constitue non seulement un atout non négligeable pour la pérennité de la jeune entreprise, mais aussi un gain de temps précieux. Les statistiques le prouvent, les nouveaux chefs d’entreprise qui se font accompagner dès le départ par des professionnels – experts-comptables, avocats ou notaires par exemple – multipdivt leurs chances de réussite.

Enfin, s’il veut pérenniser son entreprise, gagner la confiance de tous ses partenaires sur le long terme, que ceux-ci soient cdivts, fournisseurs mais aussi organismes financiers, conseils, administrations ou concurrents, dès ses débuts, le jeune créateur doit développer un esprit responsable, respectueux des autres. En effet, une certaine éthique professionnelle et personnelle est indispensable à tout projet d’entreprise. Et il est essentiel d’arriver à créer un véritable « esprit d’entreprise ».

Les qualités et traits de caractère requis d’un créateur :

– Avoir identifié clairement son but– Avoir envie de s’investir– Être ambitieux– Être profondément motivé– Être volontaire– Être dynamique– Être optimiste– Posséder un esprit d’écoute– Savoir déléguer– Posséder un esprit critique– Savoir se remettre en cause– Être disponible– Avoir un projet en adéquation avec son projet personnel– Avoir un projet en adéquation avec le projet de son entourage– Savoir s’entourer– Posséder un esprit de créativité– Posséder une capacité d’adaptation– Avoir un esprit d’indépendance– Posséder une éthique personnelle et professionnelle

2.3 – La richesse de l’expérience métier

La création ex nihilo d’une nouvelle activité est une expérience difficile ; autant mettre donc toutes les chances de son côté en se lançant dans un domaine d’activité que l’on connaît parfaitement. Ainsi les écueils techniques seront limités. Ne resteront alors plus que ceux du domaine propre à la gestion même de l’entreprise… et ils sont déjà suffisamment nombreux !

Car on réussit mieux dans un monde que l’on maîtrise bien ; c’est pourquoi le créateur doit essayer de tirer profit au maximum de son expérience passée. Il peut même, parfois bien en amont, s’il a la possibilité de préparer son projet très longtemps à l’avance, orienter son parcours professionnel pour acquérir la technicité qui lui manque.

Mais l’expérience professionnelle acquise est parfois insuffisante pour franchir le pas de la création. Dans ce cas, le créateur ne doit pas hésiter à la compléter par une formation, même si celle-ci diffère de quelque temps le lancement de son projet. Il en va de l’avenir de sa future entreprise. Ce complément de formation peut être orienté vers le domaine technique propre au secteur d’activité qu’il souhaite développer, mais aussi vers le domaine de la gestion. Car même s’il n’est pas indispensable de maîtriser parfaitement tous les rouages de la comptabilité, de la finance ou de la fiscalité pour s’embarquer dans la création d’une entreprise, il convient d’en assimiler les notions essentielles. En ce sens, un stage peut être salutaire.

Pendant longtemps, la loi a rendu cette formation obligatoire pour les jeunes artisans soumis, préalablement à leur installation, à un stage de quelques jours organisé par les chambres de métiers. Ce stage devenu facultatif, les artisans peuvent désormais débuter leur activité sans réaliser cette formation ; dans la plupart des cas, il est toutefois vivement conseillé de s’y inscrire pour mettre toutes les chances de son côté.

3 – Les différents types de création

La plupart des créateurs partent d’une situation vierge : on parle alors de création ex nihilo. Dans d’autres cas, le créateur utilise une situation existante pour créer sa propre entreprise ; c’est le cas notamment lorsqu’il recourt à la location-gérance ou au contrat de franchise.

3.1 – La création ex nihilo

La création ex nihilo consiste à bâtir de toutes pièces une nouvelle entreprise.

Le créateur doit alors imaginer son propre concept et mettre tous les moyens en œuvre pour le développer en franchissant l’ensemble des étapes qui vont être décrites dans le présent guide.

S’agissant d’une nouvelle idée, d’un nouveau concept ou du développement d’un nouveau produit, si ceux-ci sortent des sentiers battus, s’ils ont des spécificités, s’ils sont innovants, et si ces qualités permettent de disposer d’atouts par rapport aux futurs concurrents, il est important d’en assurer la protection juridique.

Ainsi, préalablement à la création de la nouvelle entité, le porteur de projet doit procéder au dépôt des marques, brevets et dessins, afin de protéger ces éléments patrimoniaux qui constitueront certainement la principale richesse de son entreprise.

Les dépôts sont des opérations plus ou moins complexes selon la nature du bien à protéger et selon l’étendue géographique que l’on souhaite conférer à la protection. Le créateur peut réaliser ces démarches directement auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi), mais il paraît souvent préférable de confier cette mission à des cabinets spécialisés qui lui prodigueront par ailleurs les conseils indispensables. Dans ce cadre, préalablement au dépôt d’une nouvelle marque, le créateur ou ses conseils devront effectuer une recherche d’antériorité afin de vérifier si elle n’est pas déjà la propriété d’une autre entreprise.

3.2 – La prise en location-gérance

Le contrat de location-gérance, appelé également gérance libre, est une opération juridique qui consiste pour le propriétaire d’un fonds commercial ou artisanal à le donner en location à une autre personne.

Nous sommes donc ici à la frontière de la création et de la transmission d’entreprise. En effet, même s’il n’y a pas transfert de propriété mais simple mise en location, le locataire poursuit l’exploitation jusque-là exercée par une autre personne, le propriétaire du fonds.

La location-gérance offre l’avantage pour un jeune entrepreneur de se mettre à son compte avec un apport financier relativement réduit puisqu’il n’a pas d’investissement à réaliser. Le financement du besoin en fonds de roulement reste toutefois à sa charge. Par ailleurs, dans cette situation juridique, l’exploitant supporte tous les risques inhérents à l’exploitation d’une entreprise, bien que pour certains d’entre eux le propriétaire soit solidairement responsable à ses côtés.

La notion de fonds de commerce
Le fonds de commerce est une entité constituée d’éléments incorporels et d’éléments corporels.
Les éléments incorporels sont généralement constitués par :
– La cdivtèle : élément essentiel sans lequel le fonds de commerce n’existerait pas.– Le droit au bail : titulaire d’un bail, le commerçant détient un droit au renouvellement qui permet le maintien dans les lieux et évite toute éviction arbitraire.– Le nom commercial et l’enseigne.
Les éléments corporels comprennent :
– Les agencements et installations.– Le matériel, le mobilier et l’outillage.L’immeuble, les créances et les dettes ne font pas partie du fonds de commerce. De même, le stock, bien que souvent transmis concomitamment, est un élément à part.

Le contrat de location-gérance est souvent utilisé à titre provisoire comme solution intermédiaire, dans l’attente d’une cession qui interviendra au profit du locataire en place. Cette formule lui permet non seulement de se familiariser avec l’activité, mais aussi de s’assurer des revenus qui accroîtront sa capacité financière et favoriseront ainsi l’acquisition.

La location-gérance est strictement réglementée. Elle est régie par les articles 144-1 et suivants du Code de commerce, qui imposent des conditions strictes pour la mettre en œuvre :

  • Le fonds, avant d’être mis en location-gérance, doit avoir été exploité directement par son propriétaire, sans condition de durée toutefois.

  • Le locataire gérant doit être immatriculé au registre du commerce et il doit poursuivre l’exploitation du fonds sans en changer l’activité.

    Ce locataire peut être soit une personne physique qui exerce alors en entreprise individuelle, soit une société.

    Les tiers doivent être informés de cette nouvelle situation juridique par une publication dans un journal d’annonces légales. De plus, une mention de l’existence du contrat doit être portée sur les documents commerciaux de l’entreprise.

    Dans le cadre de ce contrat, le montant des redevances à la charge du locataire est déterminé librement par les parties, par référence à la valeur du fonds.

    Le contrat est en principe conclu pour une durée déterminée, renouvelable par tacite reconduction. Mais la loi ne prévoit aucune garantie de reconduction pour le locataire. Ce dernier risque donc de perdre l’exploitation à chaque échéance du contrat.

    Au moment de l’entrée en location-gérance, le locataire reprend tous les contrats de travail attachés au fonds. A l’expiration de la location, ceux-ci reviennent au propriétaire du fonds qui reprend l’exploitation de l’activité.

    Pour le locataire, la location-gérance présente un inconvénient majeur : en développant l’activité, il valorise un fonds qu’il exploite mais qui ne lui appartient pas. Peut-être même devra-t-il acheter la valeur apportée par son propre travail si un jour il acquiert ce fonds.

    Point important, lors de la conclusion du contrat, il convient d’être vigilant sur le fait de savoir qui a la charge de renouveler les investissements. La loi ne réglementant pas cette question, elle doit être clairement tranchée par les clauses du contrat.

    3.3 – Le contrat de franchise

    Démarrer son entreprise dans le cadre d’un contrat de franchise consiste à nouer un partenariat étroit avec une entreprise, le franchiseur, qui a créé un concept et qui le commercialise.

    Ce concept comprend en général :– une marque ;– un savoir-faire ;– une gamme de produits ;– une assistance commerciale et technique ;– une formation ;– une identification visuelle.

    Des contrats de franchise existent dans de très nombreux secteurs d’activités, tant dans la vente que dans les services.

    La franchise offre l’avantage pour le créateur de bénéficier dès le départ d’un concept global, élaboré par de véritables professionnels, et testé par d’autres franchisés. Elle permet également de bénéficier de la notoriété et de la puissance commerciale d’un groupe, ce qui favorise la visibilité de l’entreprise.

    En principe, en dehors du contrat de franchise, il n’y a aucun div juridique entre le franchisé et le franchiseur. Ce dernier n’est donc pas propriétaire, même partiellement, de l’entreprise. Il n’est qu’un fournisseur qui tient une place particulière.

    En pratique, lors de la signature d’un contrat de franchise, le créateur doit être particulièrement vigilant sur la qualité de son partenaire. Le concept développé est-il de qualité, élaboré dans le moindre détail, et offre-t-il un réel apport assurant le succès annoncé ?

    Pour répondre à ces questions, il est indispensable pour le candidat à la franchise d’aller à la rencontre de franchisés déjà installés, et si possible de ne pas se limiter à ceux dont les coordonnées ont été fournies par le franchiseur. Un regard critique sur l’apport réel du franchiseur et la qualité des relations après la signature du contrat doit ressortir de cette enquête. Demander les comptes sociaux des franchisés aux greffes du tribunal de commerce, s’ils sont installés sous forme de société, permet de se faire une opinion sérieuse sur leur santé financière.

    Une fois validée la qualité de la franchise, une analyse du contrat, de préférence par un professionnel qui n’est pas lié au franchiseur, s’impose.

    Car le contrat comporte de nombreuses obligations : certaines sont à la charge du franchiseur, d’autres à la charge du franchisé. Ce dernier s’engage notamment à respecter un cahier des charges en principe très strict, auquel il est quasi impossible de déroger. Le créateur doit donc être conscient que la signature d’un tel contrat ampute une part de son indépendance, mais lui apporte, en principe, de nombreux avantages.

    De plus, financièrement, le contrat de franchise a un coût qui doit être décrit précisément dans le contrat. En principe, il se répartit entre :– un droit d’entrée forfaitaire versé au jour de la signature du contrat ;– une redevance périodique dont la base est souvent liée au chiffre d’affaires réalisé par le franchisé ;– d’éventuels services obligatoires ou facultatifs liés à l’adhésion au réseau, tels que des frais de campagne publicitaire, un site Internet, une formation…

    Du coup, souvent, le contrat de franchise implique des investissements initiaux plus importants que la création ex nihilo, car le franchiseur impose un lieu d’implantation de premier ordre, des aménagements importants, un stock minimal…

    La signature du contrat de franchise n’a toutefois aucune incidence sur la forme juridique de la nouvelle entreprise, ni sur son régime fiscal et social.

    4 – Les obligations et les droits du candidat à la création

    Précédemment à la création de son entreprise, le porteur de projet est très souvent soit salarié, soit demandeur d’emploi. À ce titre, différentes dispositions s’appliquent à lui. Elles lui confèrent des droits, mais l’assujettissent aussi à certaines obligations qu’il doit absolument connaître.

    4.1 – Les obligations du candidat à la création

    Respect de la clause de non-concurrence

    Dans certains cas, le salarié se voit interdire de créer son entreprise car son contrat de travail comporte une clause de non-concurrence.

    Pour être valable, cette clause doit répondre à quatre conditions impératives :– être écrite dans le contrat de travail, sauf à être prévue par la convention collective ;– être limitée dans sa durée d’application et dans un espace géographique ;– être limitée quant à la nature de l’activité interdite ;– ouvrir droit à une contrepartie financière pour le salarié.

    Avant de se lancer définitivement dans son projet, le salarié créateur doit donc vérifier qu’il n’est pas tenu par une telle obligation.

    S’il crée son entreprise dans le même domaine d’activité que son employeur, alors qu’une telle clause existe, il s’expose à des sanctions et des réparations de préjudices au profit de son employeur. Toutefois, un accord de renonciation, écrit, peut être établi avec l’accord des parties.

    Absence de concurrence déloyale

    En l’absence de clause de non-concurrence, une fois le contrat de travail rompu, le salarié retrouve une entière liberté de concurrence, mais sous réserve de ne pas en user de manière déloyale.

    Pour qu’il y ait concurrence déloyale, il faut qu’une faute ait été commise, sans que celle-ci ait été nécessairement frauduleuse. Les actes reconnus par la jurisprudence comme fautifs et caractérisant la concurrence déloyale sont en général ceux qui ont pour conséquence de désorganiser l’entreprise de l’ancien employeur, de lui causer un trouble commercial et de créer une confusion dans l’esprit de la cdivtèle et/ou des spécialistes du domaine d’activité concerné.

    Dans tous les cas, la concurrence déloyale résulte d’un ensemble de faits dont l’appréciation relève de la compétence souveraine des juges.

    Lorsqu’elle est justifiée et que l’ex-employeur en rapporte la preuve, l’action en concurrence déloyale permet à ce dernier d’obtenir une réparation du préjudice subi du fait des actes fautifs de son ancien salarié.

    Ont ainsi été jugés comme constituant des actes de concurrence déloyale les comportements suivants :– détournement d’une commande au préjudice d’une société dans laquelle le fondateur était encore salarié ;– détournement d’un fichier de cdivts ;– dénigrement d’une société et détournement de la cdivtèle par un ancien salarié et un ancien sous-traitant.

    4.2 – Les droits du candidat à la création

    Le congé pour création d’entreprise

    Les titulaires d’un contrat de travail du secteur privé peuvent, sous certaines conditions, rester salariés de leur employeur et bénéficier d’un aménagement de leurs horaires de travail pour créer leur entreprise. Cet aménagement se traduit soit par un congé création, soit par un passage à temps partiel. A noter qu’un accord d’entreprise ou une convention collective peut prévoir des conditions différentes des conditions légales notamment sur l’ancienneté requise et la durée du congé.

    Pour pouvoir jouir de cette mesure, le salarié doit justifier d’une ancienneté d’au moins vingt-quatre mois dans l’entreprise.

    La durée du congé, ou du temps partiel, est alors au maximum d’un an, renouvelable une fois.

    Pour déposer sa demande, le salarié doit informer son employeur, par tout moyen conférant date certaine, au moins deux mois à l’avance. Ce courrier doit comporter :– la date souhaitée pour le début de la période de congé/temps partiel ;– l’amplitude de la réduction du temps de travail ;– la durée du congé envisagée ;– la nature de l’activité de l’entreprise qui va être créée.

    L’employeur dispose alors de trente jours pour répondre, son silence valant acceptation. Et de manière discrétionnaire, il peut retarder le point de départ du congé pour une période de six mois à compter de la demande du salarié.

    De plus, le départ en congé peut être retardé notamment si plus de 2 % de l’effectif bénéficie déjà d’un congé pour création d’entreprise, jeune entreprise innovante ou sabbatique. Si l’effectif est inférieur à 300 personnes, l’employeur peut refuser le congé lorsque celui-ci emportera des conséquences préjudiciables au fonctionnement de l’entreprise.

    Lorsque l’employeur donne son accord, un avenant au contrat de travail fixe la durée de travail en cas de passage à temps partiel. Pendant cette période, la rémunération reste proportionnelle à la rémunération initiale, en fonction du nombre d’heures travaillées.

    Le droit à une formation : le compte personnel de formation (CPF)

    Un salarié candidat à la création d’entreprise peut, sous certaines conditions, utiliser les heures acquises au travers de son compte personnel de formation pour financer des actions de formation ayant pour objet de l’aider à réaliser son projet de création d’entreprise.

    Cette période de professionnalisation se déroule pendant le temps de travail et donne lieu au maintien de la rémunération du salarié.

    Les aides financières

    Les salariés et chômeurs créateurs d’entreprise peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’aides financières qui seront examinées dans le chapitre concernant le statut social du créateur et dans celui relatif aux aides à la création.

    Parmi les mesures réservées à ces deux catégories de population, nous pouvons d’ores et déjà citer :– l’étalement du règlement des cotisations sociales ;– les exonérations temporaires de cotisations sociales ;– le dispositif Nacre ;– le maintien des allocations des demandeurs d’emploi ;– le prêt sans intérêts réservé à certains demandeurs d’emploi.

    Le déblocage anticipé de l’épargne acquise grâce à la participation des salariés

    Un salarié qui crée une entreprise individuelle ou une société dont il exerce effectivement le contrôle a la possibilité de débloquer de façon anticipée les droits qu’il a acquis au titre de la participation aux résultats de l’entreprise. Ce droit est également acquis si la création est effectuée par son conjoint ou partenaire de Pacs ou l’un de ses enfants.

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    Une semaine pour créer sa boîte !

    Pour lever les freins de ceux qui ont un projet d’entreprise en tête ou qui ont déjà commencé leur activité sans la déclarer, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) organise une semaine d’information du 5 au 9 février prochain.

    Pour l’Adie, trop d’entrepreneurs hésitent encore à se lancer en véritable entreprise, faute de moyens et/ou de conseils. C’est ce que révèle une étude menée à sa demande pour comprendre et déstigmatiser les entrepreneurs informels (au black, non déclarés…), qui représentent 9,8 % de l’emploi total en France. Ce sont souvent des femmes (61 %), sans diplôme (34 %), exerçant à domicile (65 %). Leurs motivations sont très diverses : activité complémentaire à un emploi salarié, peur de perdre des aides sociales et de ne pouvoir compenser par les revenus de l’activité, découragement lié à la complexité des démarches administratives…

    Accompagner sans stigmatiser

    Pour accompagner, sans stigmatiser, ces entrepreneurs non déclarés vers l’immatriculation de leur activité, l’Adie propose une semaine d’information. 400 événements partout en France vont ainsi être organisés, notamment des ateliers gratuits en ligne pour démarrer ou développer sa petite entreprise et des webconférences sur des thématiques commerciales, juridiques, financières. L’objectif poursuivi est de donner les moyens aux entrepreneurs de se projeter dans un développement économique de leur activité, puis de les sensibiliser aux avantages d’une immatriculation en termes de droits sociaux et pour sécuriser leur situation personnelle et familiale ainsi que celle de leur entreprise.

    Pour en savoir plus :

    www.adie.org

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    Avec Truckrs, les chauffeurs routiers deviennent freelances

    Pour faire face à la pénurie de chauffeurs routiers alors que les échanges commerciaux s’intensifient, Pierre-Arnaud Destremau et ses trois associés lancent Truckrs, une plate-forme de mise en relation de transporteurs avec des conducteurs indépendants.

    Il manque aujourd’hui quelque 60 000 conducteurs en France, mais rien n’est fait pour valoriser le métier des chauffeurs routiers qui ne se sentent souvent pas assez considérés, vivent des horaires inadaptés à une vie de famille, et sont confrontés à des conditions de rémunération faibles. Alors que près de la moitié des conducteurs vont partir à la retraite dans les 10 ans, Truckrs propose une solution novatrice pour résoudre les problèmes de recrutement dans le secteur du transport. « La plate-forme vise à concilier les attentes des nouvelles générations avec les contraintes des transporteurs en proposant un accès dédié aux conducteurs indépendants, explique Pierre-Arnaud Destremau. Elle agit en tant que partenaire de confiance en assurant la conformité de la relation entre transporteurs et conducteurs indépendants, garantit le contrôle de la documentation légale, la traçabilité des échanges, et la conformité via des processus internes. » Pour Pierre-Arnaud, c’est la pandémie de 2020 qui a permis une prise de conscience : « Des métiers essentiels que l’on ne voyait plus, ont permis au monde de continuer à tourner, aux gens d’être sauvés, aux marchandises d’arriver. Lors d’une conversation en famille, j’ai réalisé la précarité et les difficultés vécues par certains conducteurs poids lourds dans mon entourage. Il devenait urgent de trouver une solution pour redonner ses lettres de noblesse à ce métier essentiel. »

    Faire évoluer le secteur du transport routier

    Il entreprend alors, avec trois associés, de réconcilier la nouvelle génération avec la passion du métier de conducteur. « Après avoir mené plus d’une centaine d’entretiens avec des conducteurs, échangé avec des transporteurs, dialoguer avec les syndicats, les institutions, nous avons défini la mission de Truckrs : faire évoluer positivement le secteur du transport routier. » Pour être conforme à la réglementation, l’équipe étudie de manière approfondie les réglementations. Autre enjeu : la fiabilité des conducteurs. « Nous avons mis en place une labellisation sophistiquée. Ce processus rigoureux contribue à assurer la qualité des informations collectées et à minimiser les erreurs potentielles, renforçant ainsi la crédibilité de notre solution. » Pour continuer sur sa lancée, la jeune start-up porte plusieurs projets. Elle souhaite notamment lancer la Truckrs Academy, une filiale dédiée à la formation des conducteurs de poids lourds et de bus. Elle veut également positionner Truckrs en tant que solution privilégiée recommandée par le gouvernement, les groupements et les syndicats pour l’ensemble du secteur du transport en France. Enfin, elle vise une expansion au-delà des frontières françaises, avec une présence sur le marché européen.

    Fiche de l’entreprise
    Un chiffre : la plate-forme réunit déjà plus de 3 000 conducteurs dont 1 300 sont qualifiés avec des documents obligatoires vérifiés.Un conseil : tous les nouveaux entrepreneurs désireux de se lancer dans cette aventure doivent accorder une oreille attentive à leurs cdivts. Ce sont eux qui auront le plus d’influence sur les choix relatifs aux produits, aux services et aux développements !Un contact : Pierre-Arnaud Destremau, www.truckrs.co/

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    Annonces légales : les tarifs pour 2024

    En 2024, le tarif des annonces légales au forfait redevient identique dans tous les départements. Et la liste des annonces légales faisant l’objet d’une tarification au forfait est élargie.

    Le tarif de publication des annonces légales a été fixé pour 2024.


    Rappel : depuis le 1er janvier 2022, ce tarif est déterminé selon le nombre de caractères que comporte l’annonce et non plus en fonction du nombre de lignes. Et il varie selon les départements. Un certain nombre d’annonces sont toutefois facturées au forfait.

    Ainsi, comme en 2023, le tarif HT du caractère est fixé en 2024 à :– 0,189 € dans les départements de l’Aisne, de l’Ardèche, des Ardennes, de la Drôme, de l’Isère, de l’Oise, du Rhône, de la Somme et de l’Yonne ;– 0,200 € dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime ;– 0,221 € dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Seine-et-Marne, des Yvelines, de l’Essonne et du Val-d’Oise ;– 0,232 € à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ;– 0,204 € à La Réunion et à Mayotte ;– 0,179 € dans les autres départements et collectivités d’outre-mer.

    Il demeure fixé à 0,183 € dans tous les autres départements.

    Un tarif forfaitaire pour les annonces des sociétés

    Constitution de société

    Depuis le 1er janvier 2021, les avis de constitution des sociétés sont, quant à eux, facturés selon un forfait. Contrairement à 2023, année où certains départements avaient bénéficié d’un tarif moins élevé que dans le reste du territoire national, ce forfait redevient identique dans tous les départements, sauf à La Réunion et à Mayotte. Il est fixé comme suit pour 2024 :– société anonyme (SA) : 387 € (453 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société par actions simplifiée (SAS) : 193 € (226 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) : 138 € (162 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société en nom collectif (SNC) : 214 € (252 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société à responsabilité limitée (SARL) : 144 € (168 € à La Réunion et à Mayotte) ;– entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : 121 € (143 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société civile (à l’exception des sociétés civiles à objet immobilier) : 216 € (255 € à La Réunion et à Mayotte) ;– société civile à objet immobilier (SCI) : 185 € (217 € à La Réunion et à Mayotte).


    Précision : le coût des annonces légales relatives à la constitution des groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) et des sociétés d’une autre forme que celles mentionnées ci-dessus (notamment, les sociétés en commandite simple, les sociétés en commandite par actions et les sociétés d’exercice libéral) reste fixé au nombre de caractères, selon le tarif de droit commun.

    Autres annonces légales

    En 2024, la liste des annonces légales facturées au forfait est élargie aux annonces suivantes :– démission pour motif légitime, nomination et cessation de fonction du commissaire aux comptes des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– modification de la date d’ouverture et de clôture de l’exercice social, modification de la date de commencement d’activité et prorogation des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– transfert du siège social des sociétés commerciales, des sociétés européennes et des sociétés civiles ;– nomination et cessation de fonction des gérants des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– reconstitution du capital social des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– changement de l’objet social des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– nomination de l’administrateur judiciaire des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– réduction du capital social des sociétés commerciales et des sociétés civiles ;– résiliation du bail commercial ;– cession d’actions des sociétés commerciales et cession de parts sociales des sociétés civiles ;– transformation de la forme sociale des sociétés commerciales et des sociétés civiles, transformation des sociétés anonymes en sociétés européennes et transformation des sociétés européennes en sociétés anonymes ;– mouvements d’associés des sociétés commerciales, des sociétés civiles et des associations d’avocats ;– changement de la dénomination sociale des sociétés commerciales et des sociétés civiles.


    Attention : les annonces relatives à plus d’une des modifications de cette nouvelle liste font l’objet d’une tarification au caractère.

    Le tarif des annonces légales au forfait s’établit comme suit :– acte de nomination des liquidateurs : 149 € (175 € à La Réunion et à Mayotte) ;– avis de clôture de la liquidation des sociétés commerciales et civiles : 108 € (125 € à La Réunion et à Mayotte) ;– jugement d’ouverture des procédures collectives (sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires, rétablissement professionnel) : 64 € (75 € à La Réunion et à Mayotte) ;– jugement de clôture des procédures collectives (sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires, rétablissement professionnel) : 35 € (41 € à La Réunion et à Mayotte) ;– démission pour motif légitime, nomination et cessation de fonction du commissaire aux comptes des sociétés commerciales et civiles ; modification de la date d’ouverture et de clôture de l’exercice social, modification de la date de commencement d’activité et prorogation des sociétés commerciales et civiles ; transfert du siège des sociétés commerciales (y compris les SE) et civiles ; nomination et cessation de fonction des gérants des sociétés commerciales et civiles ; reconstitution du capital des sociétés commerciales et civiles : 106 € (123 € à La Réunion et à Mayotte) ;– changement de l’objet social (sociétés commerciales et civiles) ; nomination du liquidateur amiable des sociétés commerciales et des sociétés civiles ; réduction du capital des sociétés commerciales et civiles : 132 € (153 € à La Réunion et à Mayotte) ;– résiliation du bail commercial ; cession d’actions des sociétés commerciales et cession de parts des sociétés civiles ; transformation des sociétés commerciales (y compris transformation d’une SA en SE ou d’une SE en SA) et des sociétés civiles ; mouvements d’associés des sociétés commerciales, des sociétés civiles et des associations d’avocats ; changement de la dénomination des sociétés commerciales et civiles : 193 € (223 € à La Réunion et à Mayotte).


    À noter : comme auparavant :– une réduction de 50  % s’applique pour les annonces publiées dans le cadre d’une procédure collective, sauf celles relatives aux jugements d’ouverture et de clôture de la procédure, et pour les annonces faites dans le cadre du transfert universel du patrimoine professionnel de l’entrepreneur individuel ;– une réduction de 70  % s’applique pour les annonces faites par des personnes bénéficiant de l’aide juridictionnelle.


    Arrêté du 14 décembre 2023, JO du 28

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    Elicit Plant améliore la résilience des grandes cultures face au stress hydrique

    Pour faire face aux enjeux liés au changement climatique dans l’agriculture et assurer la souveraineté alimentaire de la France, la start-up Elicit Plant a développé une innovation permettant d’aider les grandes cultures à mieux résister au manque d’eau.

    Elicit Plant propose une technologie pour aider les grandes cultures (maïs, tournesol, céréales à paille…) à mieux résister au changement climatique et au manque d’eau, responsable de pertes significatives de rendement agricole. « Cette technologie utilise les propriétés des phytostérols, ces molécules naturelles présentes dans les plantes pour déclencher leurs mécanismes de défense face aux stress extérieurs, explique Jean-François Déchant, cofondateur. Une formulation spécifique, appliquée de façon préventive par pulvérisation sur les cultures, permet de déclencher ces mécanismes de défenses et génère une diminution de la consommation d’eau des plantes avec des gains de rendements de plus de 10 % en moyenne. » Alors que les phytostérols sont connus depuis plus de 40 ans et utilisés dans d’autres secteurs comme la cosmétique ou l’agroalimentaire, Elicit Plant a réussi a levé un frein technologique pour permettre un usage à grande échelle agricole. « Dès l’origine du projet, les formulations ont été testées à la fois en laboratoire et en plein champs, pour valider les bénéfices en conditions réelles et garantir des résultats. Cela a permis de raccourcir les cycles de développement entre la recherche et la mise en marché. »

    Des demandes d’autorisation sur le marché complexes

    Les premiers brevets sont déposés et une première autorisation de mise sur le marché est obtenue en avril 2021 en France pour le maïs, suivi en 2022 par l’Ukraine et en 2023 par le Brésil, l’Union européenne et de nouvelles cultures. « Ces procédures de demandes d’autorisation sur le marché sont complexes mais l’une des difficultés à laquelle nous n’étions pas préparés, est la vitesse d’adoption des innovations dans le secteur agricole, avec des délais de validation des nouvelles technologies par la distribution qui peuvent prendre de 2 à 3 ans avant de les proposer aux agriculteurs… Et ces délais sont difficilement compressibles malgré l’urgence climatique et la demande de solutions de la part des agriculteurs et de l’économie mondiale. » La start-up continue malgré tout à innover. « Nous nous développons sur deux axes : nous poursuivons notre développement international pour proposer nos produits à tous les pays producteurs de grandes cultures, et nous poursuivons le développement et la mise en marché d’une gamme de produits pour adresser de nouvelles cultures ! » Elicit Plant a, par ailleurs, été récemment labellisée French Tech 2030 et distinguée comme entreprise stratégique par le président de la République.

    Fiche de l’entreprise
    Un chiffre : 20 % d’eau économisés par les plantes grâce à ces solutions.Un conseil : changer quand tout va bien ! Se reposer sur ses lauriers, même dans les moments de prospérité pour son entreprise, peut s’avérer être un piège. C’est dans la sérénité et la stabilité que notre potentiel d’innovation et notre aptitude à saisir des opportunités se révèlent pleinement.Un contact : Jean-François Déchant, www.elicit-plant.com

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    Entrepreneurs, quoi de neuf en 2024 ?

    Vous voulez créer votre entreprise et vous souhaitez être au point sur les dernières mesures fiscales et sociales entrées en vigueur le 1 janvier 2024 ? Bpifrance propose un webinaire, le jeudi 18 janvier prochain, pour faire le point sur les nouveautés 2024.

    En tant que futur dirigeant d’une entreprise, il vous est indispensable de vous tenir informé des évolutions législatives et réglementaires. La veille juridique permet, en effet, de s’assurer de la conformité de sa future entreprise aux différentes réglementations en vigueur et de détecter les changements qui peuvent avoir un impact sur sa stratégie et ses activités. Pour accompagner les entrepreneurs dans cette démarche, la banque publique d’investissement Bpifrance propose un webinaire gratuit sur inscription, le jeudi 18 janvier de 11h à 12h, animé par des juristes Bpifrance Création.

    Revalorisation des seuils et plafonds

    Ce webinaire sera l’occasion de balayer les nouvelles mesures fiscales et sociales entrées en vigueur en ce début d’année, telles que la revalorisation des seuils et plafonds (barème IR, seuil micro BA, franchise en base de TVA, Smic, plafond de la Sécurité sociale, etc.), l’aménagement du calendrier de suppression de la CVAE, la création d’un nouveau crédit d’impôt industrie verte, la suppression de l’exonération d’impôt pour les JEI et la création d’un nouveau statut JEC, le renforcement du crédit d’impôt pour souscription au capital d’une JEI ou d’une JEC, la modification de l’assiette de calcul des cotisations sociales pour les entrepreneurs individuels, la prorogation du dispositif de modulation des cotisations sociales en temps réel, ou encore le dispositif de précompte des cotisations pour les micro-entrepreneurs ayant recours à une plate-forme numérique.

    Pour s’inscrire, rendez-vous sur

    le site de Bpifrance

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    Hunting Town, un team building qui n’exclut pas les salariés en télétravail

    Pour répondre aux défis posés par le télétravail, Hunting Town propose des team building virtuels sous forme d’escape games. Une expérience interactive qui encourage la résolution de problèmes et l’esprit d’équipe, sans quitter son bureau ou domicile.

    Le concept de Hunting Town repose sur la volonté de rassembler virtuellement des collaborateurs en télétravail autour d’une activité ludique sans que l’entreprise n’ait à gérer la logistique des déplacements : « Notre activité propose une série d’énigmes à résoudre dans plusieurs endroits du monde, explique Thibaut Giuseppi, Fondateur de Hunting Town. En l’espace d’une heure, les joueurs se seront baladés virtuellement au Machu Picchu, à Angkor, à Venise, en Laponie, ou encore dans une réserve au Kenya ». Concrètement, Hunting Town propose à ses cdivts de privatiser une session. Les équipes ont alors une heure pour arpenter plusieurs lieux grâce à Google Street View et y résoudre des énigmes cachées. Chaque équipe a une conférence spécifique pour échanger, réfléchir et résoudre le maximum d’énigmes dans le temps imparti. Cette idée d’escape game vituel est née par nécessité : « Lors de la crise du Covid-19, notre activité historique (jeu de piste en ville) a été complétement arrêtée. Nous avons dû rebondir pour assurer la pérennité de la société. Personne n’a été mis au chômage partiel, toute l’équipe a travaillé pour créer ce produit, qui n’a eu de cesse de s’améliorer depuis. »

    Avoir un time to market le plus faible possible

    L’idée étant développée dans un contexte de crise, le fondateur a dû faire face à un problème de timing : « Il fallait rendre opérationnelle une idée et avoir un time to market le plus faible possible. Une autre difficulté a été de faire de la pédagogie auprès des cdivts parce que le produit était novateur. Il a fallu expliquer comment cela fonctionnait, et rassurer nos cdivts sur la simplicité de mise en œuvre. » À court terme, l’entreprise veut continuer à commercialiser ce produit, notamment auprès des sociétés internationales pour qui le déplacement des collaborateurs est plus complexe. « À plus long terme, nous voulons rendre personnalisable ce produit pour des entreprises qui souhaitent créer des scénarios spécifiquement pour leur société. Nous sommes aussi en contact avec des musées pour rendre ludique une visite virtuelle de leurs collections. »

    Fiche de l’entreprise
    Un chiffre : depuis le lancement de ce tour virtuel, c’est plus de 20 000 joueurs à travers le monde qui ont participé à une partie.Un conseil : ne pas attendre. Si on a un emploi, rien ne nous empêche de tester une idée sur son temps libre. Et si les signaux sont au vert, là on peut se mettre à 100 % dessus. Trop de porteurs de projets (moi y compris) veulent attendre le moment parfait pour se lancer. Mais je ne crois pas qu’il existe. Il faut commencer tout de suite, quitte à commencer petit.Un contact : Thibaut Giuseppi, www.hunting-town.com/team-building/virtuel/

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    Initiative France veut libérer le potentiel entrepreneurial des femmes

    Parce que moins d’un tiers des entreprises créées aujourd’hui en France le sont par des femmes, le réseau Initiative France veut atteindre, d’ici cinq ans, la parité dans les projets qu’il accompagne.

    Cet engagement d’atteindre la parité dans les projets soutenus d’ici à 5 ans fait suite aux résultats de deux enquêtes menées par Initiative France pour mieux comprendre les obstacles qui freinent la décision d’entreprendre chez les femmes. Ces enquêtes, réalisées en octobre-novembre 2023 et en novembre-décembre 2022, pointent notamment le fait que les cheffes d’entreprise auraient aimé bénéficier d’un accompagnement renforcé pour leurs démarches juridiques et comptables (34 %) ainsi que dans les étapes qui ont suivi la création ou la reprise de leur entreprise (parrainage pour 27 % et accompagnement dans les premiers mois pour 25 %).

    Déclencher l’envie d’entreprendre

    Ainsi, le réseau Initiative France formule plusieurs engagements pour améliorer l’expérience entrepreneuriale des femmes et déclencher leur envie d’entreprendre. Il propose notamment de s’appuyer sur l’expertise des réseaux d’entrepreneuriat des femmes (Forces Femmes, Action’elles, Les Premières, Femmes des Territoires) afin d’améliorer ses pratiques et de fournir un accompagnement et un financement à la hauteur des attentes. Il aimerait aussi atteindre la parité dans la composition des comités d’agrément en charge de l’octroi des prêts d’honneur et dans les conseils d’administration des associations locales. Enfin, il souhaite développer le programme « Vis ma vie d’entrepreneuse », qui met en relation des porteuses de projets et des dirigeantes expérimentées, pour qu’il soit effectif dans 100 associations d’ici à un an, et 200 d’ici à trois ans.

    Pour en savoir plus :

    www.initiative-france.fr

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    Création dans les QPV : ce qui change en 2024

    Les entreprises qui souhaitent s’installer dans l’un des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) peuvent bénéficier d’allègements fiscaux. Pour 2024, les plafonds d’exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE) ont été réévalués à la hausse.

    On compte actuellement quelque 1 300 quartiers prioritaires de la ville, en France métropolitaine et en outre-mer. Pour soutenir l’attractivité et le développement dans ces quartiers urbains en difficulté, une politique d’allègement fiscal a été mise en place en faveur des entreprises installées ou souhaitant s’y installer, notamment une exonération temporaire de cotisation foncière des entreprises (CFE). À ce titre, pour l’année 2024, les plafonds d’exonération de CFE pour les entreprises situées dans une zone urbaine en difficulté ont été réévalués à la hausse (+6 %) compte tenu de la variation des prix constatée par l’Insee.

    Modification des plafonds d’exonération

    L’exonération s’applique, en effet, dans la limite d’un montant de base nette imposable, actualisé chaque année. Ainsi, pour les créations ou extensions d’établissements réalisées depuis le 1er janvier 2015 dans les QPV (ou dans les anciennes ZUS avant le 31 décembre 2014), la limite des plafonds d’exonération de CFE s’élève à 32 468 € de base nette imposable pour 2024 (contre 30 630 € en 2023). Pour les activités commerciales dans les QPV, la limite s’élève à 87 584 € de base nette imposable (contre 82 626 €).

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    Actes accomplis pour le compte d’une société en formation : du nouveau !

    La procédure de reprise des actes accomplis par les futurs associés pour le compte d’une société en formation est assouplie. La mention selon laquelle ces actes sont conclus « au nom » ou « pour le compte » de la société en formation n’est plus exigée.

    Lorsqu’elle est en cours de formation, une société n’a pas encore la personnalité morale car elle n’a pas encore d’existence juridique. Elle n’a donc pas la capacité juridique d’accomplir des actes tant qu’elle n’est pas immatriculée au Registre du commerce et des sociétés (RCS). Par conséquent, ce sont les futurs associés qui accomplissent les actes qui sont nécessaires à la création de la société et au démarrage de son activité (signature d’un bail, souscription d’un prêt…) pour le compte de celle-ci. Et ces actes doivent, une fois que la société est immatriculée au RCS, être repris par celle-ci. Ils sont alors réputés avoir été souscrits dès l’origine par la société.

    À ce titre, jusqu’à maintenant, pour que la reprise de ces actes soit valable, il fallait que les futurs associés inscrivent expressément qu’ils étaient conclus « au nom » ou « pour le compte » de la société en formation. Et attention, les tribunaux considéraient que les actes qui ne comportaient pas cette mention précise ne pouvaient pas être repris.

    La Cour de cassation vient d’assouplir sa position et n’exige plus ce formalisme rigoureux. Désormais, elle considère qu’il appartient au juge d’apprécier si, au regard des mentions figurant dans l’acte et aussi de l’ensemble des circonstances, la commune intention des parties n’était pas que l’acte fût conclu au nom ou pour le compte de la société en formation. Le fait de ne pas mentionner dans l’acte qu’il est conclu « au nom » ou « pour le compte » de la société n’est donc plus rédhibitoire.


    Cassation commerciale, 29 novembre 2023, n° 22-12865


    Cassation commerciale, 29 novembre 2023, n° 22-18295

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